Une grand-mère qui milite pour ses petits-enfants

Récits

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Lorsque ses petits-enfants lui demandent pourquoi elle participe à autant de réunions, Anita C. répond « je vais à ces réunions pour que vous ayez une meilleure vie que la mienne ».

Anita, qui est d’origine maya chorti, vit au Honduras depuis toujours. Sa famille n’a jamais possédé la terre sur laquelle elle a grandi. « J’ai grandi dans une maison faite de rebus, précise-t-elle. Lorsque mon père a arrêté de travailler, on nous a expulsés de notre petit lopin de terre. » Elle n’avait que 12 ans lorsque ses parents l’ont mariée à un homme de 35 ans. Son mari ayant disparu pendant 12 ans, Anita a dû se débrouiller seule pour nourrir ses enfants avec ce qu’elle avait sous la main : son lait maternel et du gruau. Comme son père avait été assassiné parce qu’il n’avait pas respecté son quota de collecte de bois de chauffage, personne ne pouvait lui venir en aide. Lorsque son mari est finalement revenu, elle ne savait pas qu’elle avait le droit de refuser qu’il réintègre la maisonnée…

Dans les années 1990, un homme s’est rendu dans la municipalité de Nueva Esperanza pour dire à la population : « Vous devez sortir de cet état d’esclavage. » Anita a entendu parler du travail qu’on y faisait et a commencé à participer aux réunions. Aujourd’hui, Anita est l’une des leaders du CONCHI, un organisme qui aide les Mayas Chortis, principalement les femmes, à connaître leurs droits.

Daniel Bagueri est un coopérant-volontaire de Cuso International qui travaille avec Anita et d’autres membres du CONCHI. Daniel, qui a de l’expérience en développement communautaire autochtone, est passionné par son travail. Il est conseiller en développement communautaire auprès de l’Organismo Cristiano de Desarrollo Integral de Honduras, qui soutient le travail de petits organismes comme le CONCHI. Ensemble, Daniel, Anita et leurs comparses cherchent à trouver des moyens pour que les citoyens, particulièrement les femmes, puissent produire leur nourriture, gagner de l’argent et poursuivre les revendications territoriales des Mayas Chortis. « Nous voulons connaître les droits de la personne et envoyer nos enfants à l’école », explique Anita. Elle veut que ses 20 petits-enfants soient en mesure de poursuivre leurs études au-delà de la 6e année du primaire, ce qui est impossible actuellement.

Il reste encore énormément de défis à surmonter pour les femmes du CONCHI, mais cela n’empêche pas Anita d’être fière de ce qu’elles ont accompli. « J’ai toujours le livre sur les droits de la personne avec moi, précise-t-elle. Mes droits ont été violés tellement longtemps, je veux les enseigner à d’autres femmes. »

Il reste encore beaucoup à faire pour assurer la sécurité et le respect des droits des femmes au Honduras. Elles sont encore trop souvent prisonnières de leur propre demeure, réduites au silence, violentées et privées de possibilités d’emploi et d’éducation. Vous pouvez leur donner les connaissances et les compétences nécessaires pour surmonter ces obstacles en faisant un don à Cuso International dès aujourd’hui. N’oubliez pas, votre don aura 10 fois plus d’impact sur le terrain!