Un programme d’entrepreneuriat aide une Tanzanienne à fonder une entreprise viticole prospère
Récits
Après l’obtention de son baccalauréat en économie de l’Académie Mwalimu Nyerere, Pendo Arbogast Ndumbaro a démarré plusieurs petites entreprises. Pendant quelques années, la femme de 33 ans a vendu des produits du baobab, du tissu africain (kitenge ou vitenge, au pluriel), des noix de cajou, du gingembre, de la pâte d’ail et du maïs soufflé. Malheureusement, aucun de ces petits commerces ne rapportait suffisamment pour assurer sa survie.
Après des années de vache maigre, les choses ont enfin changé pour Pendo. Lors de l’exposition de Nanenane de 2018, elle découvre le programme d’entrepreneuriat de Cuso International, offert en partenariat avec la Small Industries Development Organization (SIDO) et le projet de développement des entreprises tanzaniennes (projet TLED) de la Chambre de commerce des femmes tanzaniennes (TWCC).
« C’est là que tout a commencé », raconte Pendo. Un volontaire de la SIDO l’a aidée à trouver de nouvelles idées pour se lancer en affaires. C’est alors que lui est venue l’idée de produire du vin de roselle à partir de fleurs d’hibiscus. Forte de l’aide obtenue grâce à ce programme, Pendo dirige maintenant une entreprise de transformation de produits viticoles à Kibwabwa.
« Bien des gens produisent du vin en Tanzanie, mais leur entreprise n’est pas enregistrée officiellement, explique-t-elle. On m’a conseillée d’en profiter pour enregistrer mon entreprise avant d’arriver sur le marché afin d’occuper cette nouvelle niche. »
Toutefois, ce n’est pas une sinécure de se lancer en affaires pour une femme tanzanienne, particulièrement pour une mère de deux jeunes enfants. « Les normes et les croyances de notre société nuisent aux femmes d’affaires, explique Pendo. Le travail des femmes n’est pas reconnu. Il arrive même que nos propres employés ne nous respectent pas parce que nous sommes des femmes. Et les femmes ont l’entière responsabilité des tâches domestiques et ménagères, en plus de leur entreprise. »
Malgré ces difficultés, son entreprise, Prano Investment, connaît une croissance constante. Heureusement, Pendo a reçu une subvention en innovation technologique du projet TLED, ainsi que des conseils sur la rédaction d’un plan d’affaires, la transformation alimentaire, l’emballage et le conditionnement, la valorisation de la marque, le marketing et la tenue de livres.
À ses débuts, Pendo produisait entre 200 et 300 bouteilles de vin par année. Aujourd’hui, elle produit pas moins de 4 000 bouteilles par année, qu’elle vend à des détaillants, des bars et des hôtels. « Mon rêve est d’agrandir mon entreprise, explique-t-elle. Je veux avoir ma propre usine et embaucher plus de jeunes femmes et hommes. »
Pendo a eu la chance d’avoir le soutien de sa famille tout au long de son aventure. « Mes enfants sont fiers de moi parce qu’ils savent que leur mère ira loin, dit-elle. Mon mari est aussi très fier. Il me soutient à 100 %. »
Et quand des difficultés se présentent, Pendo est reconnaissante d’avoir des gens vers qui se tourner pour obtenir de l’aide et des conseils. « L’équipe de Cuso International m’accompagne depuis le début, souligne-t-elle. Je peux toujours faire appel à eux lorsque je rencontre un problème. Je ne serais pas là pour vous parler de mon entreprise sans eux. »
Aidez d’autres jeunes femmes comme Pendo à réaliser leurs rêves. Donnez sans tarder!