Un échange fructueux en Colombie

Récits

Woman in field

Christia Roberts, une spécialiste en agroalimentaire, a appris autant qu’elle a enseigné pendant son affectation comme conseillère en développement durable, en Colombie.

Dotée d’une solide expérience en production horticole commerciale, cette Vancouvéroise voulait aider les cultivateurs de pays en développement à opter pour des pratiques agricoles durables et respectueuses de l’environnement, tout en augmentant leurs revenus. Au moment de sa retraite, cette grand-mère de deux adorables petits-enfants est partie pour une affectation d’une année en Colombie. Son mandat : collaborer avec Fruandes, un partenaire de Cuso International qui travaille avec de petits cultivateurs de produits biologiques équitables.

« Je voulais faire de la coopération volontaire depuis très longtemps, explique Christia. J’ai adoré ma carrière en horticulture commerciale. C’est ce que je pouvais faire, car j’avais les compétences nécessaires. »

En 12 mois, Christia a aidé 100 familles à améliorer le rendement de leurs cultures. Elle a élaboré des expérimentations faciles à mener par les cultivateurs afin de voir à quel point de petits changements dans leurs techniques pouvaient avoir une incidence sur leurs récoltes. Les deux exemples les plus notables concernent les bananes et les pitahayas.

En ce qui concerne la culture de pitahayas (ou pitayas), il est essentiel que les cultivateurs contrôlent la floraison afin de synchroniser la récolte. « On ne veut pas récolter seulement deux ou trois fruits par jour. Il faut pouvoir récolter toute la production, raconte Christia. Or, ils ne savaient pas comment provoquer la floraison des pitahayas, une technique pourtant bien connue en Israël. »

Christia Roberts faisant la tournée des cultivateurs, à Ipiales, en Colombie.

Elle a donc mis les cultivateurs en contact avec des scientifiques israéliens, qui leur ont expliqué comment faire en sorte que tous les plants fleurissent simultanément. Depuis, les cultivateurs ont constaté une augmentation significative de leurs récoltes et de leur rentabilité financière. Encore aujourd’hui, le partage d’information entre les cultivateurs et des scientifiques de partout dans le monde se poursuit!

Les cultivateurs de bananes, quant à eux, s’inquiétaient de la consommation d’eau et d’engrais dans leurs bananeraies. Christia a tout de suite ciblé le problème : les tiges trop nombreuses, qui monopolisaient les nutriments des bananiers et les affaiblissaient. Comme ils avaient l’air en santé, les cultivateurs étaient réticents à les élaguer… Jusqu’au jour où Christia leur a expliqué qu’ils n’avaient pas besoin de toutes ces tiges.

 

« Les bananiers se multipliaient comme de la mauvaise herbe, explique-t-elle. Les cultivateurs étaient ravis! De plus, la qualité et le volume de leur production ont connu une amélioration exceptionnelle cette année-là! »

D’après German Betancourt, le directeur technologique du développement de la culture biologique chez Fruandes, Christia a créé d’excellents liens avec les cultivateurs et a travaillé avec eux d’égal à égal. « Elle leur a transmis des méthodes pour mieux structurer leur travail, des méthodes que nous avons adaptées à la culture en milieu tropical, explique-t-il. Les gens l’adoraient! Elle était toujours prête à donner des conseils, et elle parlait à tout le monde, sans jamais les juger. »

Christia, qui a énormément appris de l’approche collaborative des cultivateurs, a vécu une expérience différente de celle de sa vie professionnelle précédente. « Il ne s’agit pas seulement de 100 propriétaires, mais bien de 100 familles qui se composent souvent de 3 générations, souligne-t-elle. Ce sont des champions de la collaboration. Il n’y a pas de concurrence entre eux. Ils sont soucieux les uns des autres, et c’est une excellente façon de travailler. »