Retrouver sa culture et son identité jamaïcaines

Récits

Woman posing on bench

Notre culture modèle notre identité. On ne le réalise pas toujours, car on est immergé dans notre culture. On ne se rend compte de sa singularité et de son impact sur notre identité et notre personnalité que si on s’en éloigne.

Stephanie Smith est jamaïcaine, mais elle est aussi canadienne. À l’âge de huit ans, elle quitte sa Jamaïque natale pour s’installer au Canada avec sa mère. À 33 ans, elle retourne dans son pays d’origine pour vivre avec son grand-père et prendre soin de lui durant l’hiver.

Pendant son séjour, la jeune journaliste collabore à la production de la populaire émission matinale, Smile Jamaica. Au mois d’août, elle prévoit commencer une affectation d’un an avec Cuso International comme conseillère en communications au Bureau de l’ombudsman politique afin de faire découvrir aux jeunes la mission du Bureau et les façons de s’impliquer dans la vie politique.

En ce moment, elle reprend contact avec la Jamaïque… et avec une partie d’elle-même. Comme elle le dit si bien, lorsqu’elle est au Canada, sa « jamaïquitude » fait partie de sa vie quotidienne et définit son identité, car ses concitoyens torontois lui demandent souvent d’où elle vient. Maintenant qu’elle vit en Jamaïque, elle s’aperçoit à quel point elle a été modelée par la culture canadienne. Le pont qui se crée actuellement entre ses deux cultures est très intéressant, car il est le résultat de sa propre expérience de vie, et non de récits familiaux.

« La culture jamaïcaine est en constante évolution, explique-t-elle. Elle n’est pas statique. Toutes les choses qu’on m’a racontées sur la culture jamaïcaine sont loin de la réalité actuelle, qu’il s’agisse de la langue ou de la musique. C’est une culture dynamique. » Cette culture, est-elle en train de découvrir, n’est pas la seule chose qui change rapidement. Stephanie, qui avait l’impression de bien se connaître depuis la fin de sa vingtaine, est complètement transformée par son retour en Jamaïque. « Ça m’a complètement bouleversé, explique-t-elle. Je ne crois pas que j’aurais pu vraiment me connaître et me comprendre si je n’étais pas retournée en Jamaïque. »

Elle a la chance d’avoir pu goûter à cette nouvelle partie d’elle-même, mais le vrai test sera son affectation à Kingston avec Cuso International. Bien qu’elle travaille actuellement comme journaliste, elle cherche à se réorienter dans le domaine du développement international. Elle souhaite donc profiter de son travail avec Cuso International pour en savoir plus sur la question. Pour elle, cette affectation ne servira pas uniquement à développer son potentiel personnel. « Je vois des jeunes pleins d’énergie, souligne-t-elle, mais ils quittent souvent la Jamaïque une fois leur diplôme en poche, à la recherche de possibilités nouvelles. Ils cherchent à partir alors qu’il y a tellement de potentiel de développement dans leur pays. »

Alors qu’elle s’affaire à boucler la boucle de ses influences culturelles, Stephanie est consciente que son expérience avec Cuso International, qui l’amènera à collaborer avec ses compatriotes jamaïcains pour construire un pays fier et solide, la transformera de fond en comble.