Repartir à zéro au Nigeria

Récits

Starting a new life in Nigeria

Repartir à neuf dans un autre pays peut s’avérer difficile. Certains réfugiés ne perdent pas seulement leur maison et leur communauté, mais aussi leur emploi, leur sécurité financière et leur raison d’être. Louise Tchuntang Eyong vivait à Kumba, dans la région du Sud-Ouest du Cameroun, avec son fils de 18 ans, Austin Enow Eyong, et sa fille adoptive de 20 ans, Imelda Okanda. Malheureusement, la guerre d’Ambazonie (que l’on appelle souvent « la crise » au Cameroun) les a obligés de fuir au Nigeria. Ayant tout perdu, la famille avait besoin d’aide pour repartir à neuf.

La situation de cette mère monoparentale de 36 ans est courante, puisque la crise a forcé des milliers de personnes à fuir le Cameroun et à chercher refuge au Nigeria, le pays voisin. Le nombre de réfugiés camerounais va croissant. Or, les emplois et les moyens de subsistance sont rares dans les camps de réfugiés. Les gens ont accès à peu de nourriture, d’eau potable et de soins de santé.

« Le Nigeria est un pays étranger pour nous, et nous ne connaissions personne, explique Louise. Tout représentait un défi : la nourriture, le loyer, l’école et notre survie en général. »

Heureusement, les choses ont changé pour Louise lorsqu’elle s’est inscrite au programme SKILLS, qui aide les réfugiés à retrouver leur indépendance financière et à vivre plus décemment. Depuis 2019, Cuso International collabore avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) pour offrir aux réfugiés de la formation et de l’aide pour démarrer une petite entreprise ou trouver un emploi décent.

Aujourd’hui, la vie est plus douce pour Louise et les difficultés rencontrées à son arrivée au Nigeria « sont de l’histoire ancienne », comme elle le dit si bien. Louise est d’avis que sans l’aide du programme SKILLS, elle aurait eu beaucoup de mal à trouver un emploi. Mais grâce à ce programme, elle a maintenant deux petites boutiques où elle vend des produits de tous les jours, comme du lait, des sucreries, des biscuits et du dentifrice.

Résultat : elle peut économiser, prendre soin de ses enfants et payer ses factures sans se casser la tête. De plus, son fils fréquente l’université et sa fille adoptive termine son secondaire.

« Ce programme est très important. Bien des gens comme moi auraient connu une vie de souffrance sans cette aide. Et moi, je peux désormais prendre soin de ma famille, explique Louise. Grâce au programme SKILLS, nous avons pu repartir à neuf. Notre vie est beaucoup plus facile maintenant. »