Nigeria : Aider les réfugiés camerounais à cultiver la terre et leurs savoir-faire
Récits
Le conflit actuel dans l’Ouest du Cameroun a poussé des milliers de personnes à fuir leur pays et à demander refuge dans le pays voisin, le Nigeria. C’est le cas d’Albert Asu, qui rêve de s’y bâtir une vie meilleure.
Albert a grandi à Mamfe, une ville de la province du Sud-Ouest du Cameroun, avec ses parents et ses cinq frères et sœurs.
« J’ai de beaux souvenirs de Mamfe, où j’ai fait mes études primaires et secondaires. Je suis chrétien, plus précisément catholique. J’ai eu une enfance normale, avec de bons parents qui faisaient de leur mieux pour nous offrir une bonne éducation et des soins de santé. Malgré la distance, je perçois l’amour de mes parents durant nos conversations téléphoniques », explique-t-il.
Le Cameroun avait une vie nocturne vibrante, et les fins de semaine étaient bien remplies, ajoute Albert. Mais avec les années, les tensions latentes se sont intensifiées. Les longs conflits meurtriers ont poussé Albert et sa famille à trouver refuge au Nigeria.
Depuis 2019, le programme Compétences pour l’amélioration de la qualité de vie et des moyens de subsistance des réfugiés (programme SKILLS) aide ces derniers à retrouver leur indépendance, à vivre dignement et à améliorer leur sort. En collaboration avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), Cuso international offre aux réfugiés de la formation et de l’aide pour démarrer une petite entreprise prospère ou trouver un emploi décent.
« Le programme d’aide à l’emploi de l’UNHCR et de Cuso International joue un rôle crucial dans l’intégration sécuritaire des réfugiés dont l’avenir est incertain dans leur pays hôte. Le projet est source d’espoir, car il permet aux Camerounais réfugiés au Nigeria de démarrer une petite entreprise, d’acquérir de nouvelles compétences et de faire vivre leur famille », ajoute Albert.
Albert, un comptable agréé qui possède une maîtrise en comptabilité, s’est impliqué dans le programme SKILLS pour aider la communauté de réfugiés. Il voulait aussi mieux comprendre la réalité du marché du travail au Nigeria.
« En tant que volontaire local de Cuso International, j’ai appris beaucoup de choses sur la gestion d’un projet de moyens de subsistance. Voir les membres de la communauté diriger de petites entreprises partout en ville me remplit de joie », renchérit-il.
Préoccupé par les problèmes d’insécurité alimentaire, Albert s’est lancé dans le secteur agricole, faisant appel à l’agriculture régénératrice pour répondre à ses besoins. Dans sa ferme Now située à Calabar, dans l’État de Cross River, Albert pratique l’agriculture régénératrice en recourant à des engrais, des pesticides et des herbicides biologiques. Il cultive des tomates, des concombres, des pastèques, de l’okra et des poivrons camerounais.
En ce moment, il embauche six réfugiés et quelques nationaux pour cultiver la terre, leur offrant ainsi un revenu. Albert est enthousiasmé par les perspectives de croissance de sa ferme. Il veut d’ailleurs s’associer avec d’autres réfugiés et mettre à profit leurs connaissances en vente et en marketing, notamment.
Une pompe et des canaux d’irrigation permettent aux travailleurs de cultiver la terre toute l’année. Une stratégie de marketing durable améliorerait la collaboration et les partenariats en faisant appel à des représentants commerciaux pour faciliter la distribution des denrées.
Plus tard, Albert souhaite proposer des plans d’investissement à des partenaires potentiels afin de financer les activités et la croissance de la ferme.
« Je souhaite avoir un impact social en faisant la promotion de l’agriculture verte et en contribuant à la sécurité alimentaire, de sorte que les réfugiés n’aient pas à consacrer tout leur argent à l’achat de nourriture », conclut Albert, qui se dit reconnaissant de l’aide de Cuso International et des personnes qui soutiennent sa mission.
Aidez plus de migrants et de réfugiés en faisant un don dès maintenant.