Lutter contre la violence faite aux femmes

Récits

Woman with a baby

La violence faite aux femmes pendant l’accouchement est malheureusement chose courante en République démocratique du Congo (RDC), explique Thethe Lukusa. « La fréquence de la violence faite aux femmes pendant l’accouchement est préoccupante. C’est d’ailleurs l’un des facteurs de stress chez les femmes enceintes », explique cette professeure et sage-femme, membre de la Société congolaise de la pratique sage-femme (SCOSAF).

C’est pour s’attaquer à ce problème que des sages-femmes congolaises, tanzaniennes, éthiopiennes et béninoises reçoivent une formation sur les soins maternels respectueux offerte dans le cadre du projet Les sages-femmes sauvent des vies (projet MSL). En 2013, avant la mise en oeuvre de ce projet, les sages-femmes ne recevaient pas de formation en soins maternels respectueux, alors qu’elles devaient prendre des décisions majeures concernant les pratiques en santé maternelle, néonatale et infantile.

Récemment, Thethe et des membres de quatre associations de sages-femmes ont suivi un atelier offert par Cuso International sur l’égalité hommes-femmes et l’inclusion sociale.

Plusieurs participantes ont souligné le fait que les médecins, les infirmières et les sages-femmes traitaient mal les femmes enceintes. Elles ont mentionné des cas de négligence médicale, d’exigences monétaires, de discri-mination, de déni de pratiques traditionnelles et de violence physique, verbale et psychologique.

« Depuis l’arrivée du projet MSL, la SCOSAF travaille très fort avec toutes les sages-femmes pour promouvoir le droit des femmes d’exiger et de recevoir des soins maternels respectueux, explique Thethe, qui travaille à Kinshasa. On collabore avec le ministère de la Santé pour que la question des soins respectueux soit intégrée dans les modules de formation de sage-femme. »

Le projet MSL enseigne également aux sages-femmes à offrir des soins obstétricaux d’urgence aux mères et aux enfants en cas de complications (hémorragie, prééclampsie, éclampsie, arrêt de progression du travail, sepsie et anémie, par exemple).

« Les autres professionnels de la santé nous traitent avec respect et reconnaissent notre expertise en obstétrique, souligne Thethe. Depuis cette formation, je suis motivée à travailler à la maternité, à partager mes connaissances avec mes collègues, à mettre en pratique ce que j’ai appris et à sauver des vies. »