Les Honduriennes lancent leurs filets et prennent leur place dans l’industrie de la pêche

Récits

 Fisher Lucrecia Padilla (left) and Joise Gonzales, in
Omoa, Honduras. Photographer: Kevin Peña

Un groupe de femmes honduriennes jettent leurs filets à l’eau pour nourrir leur famille, devenir autonomes financièrement et soutenir leur communauté.

En novembre 2020, l’ouragan Eta s’est abattu sur le Honduras, provoquant des inondations et chassant des centaines de milliers de personnes de leur domicile. Deux semaines plus tard, l’ouragan Iota frappait à son tour. Des pluies incessantes, des inondations et des glissements de terrain ont provoqué des dommages dans presque tout le pays.

La pandémie et les catastrophes naturelles ont rendu l’accès à la nourriture encore plus difficile pour bien des Honduriens vulnérables.

Histoire de surmonter ces obstacles, le partenaire de Cuso International, le Centro de Estudios Marinos, enseigne aux femmes les secrets de la pêche durable et responsable. Dans les villages de pêcheurs de Chivana, Muchilena, Las Flores, Estero Prieto et Omoa, la pêche est une activité essentiellement masculine. En fait, seulement une femme savait fabriquer et réparer des filets de pêche. Déterminée à aider sa communauté, cette femme généreuse souhaite partager son savoir-faire.

« Je suis une pêcheuse. J’adore la pêche, précise Lourdes Salinas. La pêche est trop souvent perçue comme une activité masculine, mais nous serons enfin prises au sérieux », explique-t-elle. Avec son partenaire, le Centro de Estudios Marinos, Cuso International a organisé un atelier offert par Salinas. Pas moins de 34 femmes y ont appris à pêcher et à réparer leurs filets. Sous le regard attentif de leur mentore, elles ont appris les secrets de la pêche responsable, durable et respectueuse de la loi. Elles ont notamment appris à mesurer leurs prises et à remettre à l’eau les poissons trop petits.

Après l’atelier, toutes les femmes ont reçu une trousse de base pour leur permettre de pêcher pour leur famille.

« Les femmes sont capables de pêcher et d’avoir un gagne-pain, explique Salinas, qui espère que les 34 participantes à l’atelier transmettront à leur tour leurs nouveaux savoir-faire. Pêcher pour la vie nous apprend à agir de façon responsable pour assurer notre avenir. Je rêve d’une vie meilleure pour nos enfants et nos familles. C’est le rêve de toutes les pêcheuses. »

« Ce projet démontre à nouveau l’importance de l’inclusion des femmes au développement durable, souligne Karen Pavón, représentante de pays de Cuso International au Honduras. Si on donne un poisson à une femme, elle en fera son dîner. Si on lui apprend à pêcher, elle pourra nourrir sa famille et son village sa vie durant. »