Le goût de la réussite : donner un coup de pouce aux étudiants des Territoires du Nord-Ouest
Récits
Après son affectation comme aide-enseignant dans les Territoires du Nord-Ouest, Nathan Burrows retourne à son tour sur les bancs d’école. Le jeune homme, membre de la Première Nation algonquine, fréquentera l’Université d’Ottawa en sciences de l’éducation cet automne.
Après avoir étudié et travaillé en génie mécanique pendant un certain temps, il avait besoin de changement! « Je voulais trouver un moyen d’utiliser mon diplôme pour faire quelque chose que j’aimais. Je me suis alors souvenu de mon professeur de physique au secondaire, qui avait un baccalauréat en génie mécanique, explique Nathan. J’ai eu plusieurs enseignants extraordinaires pendant mes études. J’avoue que ce serait fabuleux de jouer ce rôle à mon tour. »
Alors qu’il se préparait pour ce changement de carrière, Nathan s’est souvenu de l’impact de Cuso International dans la vie de son oncle et d’une amie de la famille. Cette dernière, Julia Magnuson-Ford, une ancienne directrice de campagnes de collecte de fonds, a passé deux ans en Jamaïque avec Cuso International. Depuis, elle y retourne six mois par année. Dennis Tessier, l’oncle de Nathan, a quant à lui travaillé 12 ans en Tanzanie après son affectation avec Cuso International! Il est le cofondateur d’ARTI Energy, une entreprise sociale d’énergie renouvelable qui dessert l’Afrique de l’Est.
« Faire de la coopération volontaire avec Cuso International a complètement changé leur vie », souligne Nathan. Ayant vu une affectation comme aide-enseignant dans le Nord, il n’a pas hésité une seconde.
Il a finalement passé 10 mois dans la municipalité de 900 habitants de Fort McPherson. Il y animait des activités pour les étudiants de l’école secondaire Chief Julius, qui compte seulement 100 étudiants, de la maternelle à la 12e année. Comme l’école n’a pas les ressources pour donner les cours préalables aux études universitaires, les étudiants doivent s’inscrire à des cours en ligne offerts par les enseignants d’une école d’Inuvik.
Aux dires de Nathan, les quatre étudiants avec lesquels il a travaillé pendant son affectation étaient intelligents, doués et déterminés à réussir. « Ils ont la motivation pour réussir à l’université. Nous leur avons simplement donné les outils nécessaires pour optimiser les retombées de leurs efforts. »
D’après Shirley Snowshoe-Peterson, la directrice de l’école, Nathan s’est bien intégré parmi les étudiants, le personnel et l’ensemble de la communauté. « C’est un excellent coopérant-volontaire, et il était visiblement heureux de faire ce qu’il faisait », raconte-t-elle.
Lorsqu’il n’était pas en train de travailler directement avec ses étudiants, Nathan enseignait les mathématiques et la théorie musicale. Il a également créé un cours sur l’impression en 3D, avec des documents pour les étudiants, des examens et des plans de cours pouvant être utilisés dans toutes les écoles des Territoires du Nord-Ouest.
« Cette année, les coopérants-volontaires étaient fantastiques, constate Will Logan, consultant en TI de la commission scolaire et coordonnateur des coopérants-volontaires à Fort McPherson, Aklavik et Tuktoyaktuk. « Je sais que les écoles étaient très satisfaites! »
Une réalité différente
La municipalité de Fort McPherson est absolument magnifique, et ses habitants sont très accueillants, tient à souligner Nathan. Il a d’ailleurs participé au comité chargé d’organiser les événements spéciaux, aidé à recueillir des fonds pour des danses et des célébrations et donné un coup de main lors des parties de bingo hebdomadaires.
« Les gens ont le sens de l’hospitalité. Ils veulent qu’on participe aux activités communautaires, raconte-t-il en ajoutant du même souffle que le plus beau cadeau que lui a offert cette affectation a été de pouvoir reprendre contact avec la nature. »
« Je me souviens d’une nuit où nous sommes tous sortis. Nous avons roulé sur les collines à la sortie de la ville, dans la froidure de l’hiver. Nous avons creusé un trou dans la neige et allumé un feu, puis nous avons observé les aurores boréales qui dansaient autour de nous. Ce genre d’activité va terriblement me manquer. »
Malheureusement, souligne-t-il, le traumatisme intergénérationnel des pensionnats est encore frais dans la mémoire collective. Le dernier pensionnat de la région, le Grollier Hall, n’a fermé ses portes qu’en 1996. « La réalité est bien différente dans cette région du pays. Toutes les personnes de 30 ans et plus, qui viennent d’entrer dans la vie adulte, ont passé quelques années dans un pensionnat. On en voit encore les séquelles. »
Les injustices historiques subies par les peuples autochtones en raison de la colonisation constituent un obstacle à leur droit à un développement respectueux de leurs besoins. En collaborant avec des partenaires autochtones, les coopérants-volontaires de Cuso International les aident à augmenter la réussite scolaire chez les enfants et les jeunes autochtones du Nord du Canada.
« L’éducation est très importante pour eux, explique Nathan. Nous aidons donc les étudiants à faire en sorte que leurs efforts leur ouvrent le plus de portes possible. »