La coopération-volontaire dans la forêt tropicale au Cameroun

Récits

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Dans le sud du Cameroun, la municipalité d’Akom II se niche au plus profond de la forêt tropicale du bassin du Congo, à 80 Km de l’électricité, d’une route goudronnée, d’un réseau téléphonique fiable et de l’eau potable. Dans ces 25 villages qui regroupent une population de 25 000 habitants, les moyens d’existence reposent sur une agriculture de subsistance traditionnelle; il s’agit principalement de la culture du manioc, du mais, du taro et de la banane plantain, ainsi que de leur transformation en sous-produits.

C’est là que nous avons rencontré Viviane Tardif, une coopérante-volontaire de Cuso International, qui vit dans cette communauté depuis plus de 5 mois. C’est avec un grand sourire qu’elle déclare y avoir trouvé la paix et explique : « Quand je quitte la ville, je me sens de plus en plus calme au fur et à mesure que j’approche de la forêt et de toute cette nature; c’est merveilleux. » Viviane travaille comme conseillère en développement organisationnel pour le conseil municipal local. Elle poursuit le travail de six autres coopérants-volontaires qui ont séjourné dans cette communauté au cours des deux dernières années.

Afin d’assurer sa croissance économique, une communauté qui dépend de la production et de la transformation du manioc doit absolument pouvoir compter sur une unité de traitement des récoltes. C’est pour répondre à cette nécessité que, l’année dernière, Cuso International et ses coopérants-volontaires ont contribué à la construction d’une usine. Aujourd’hui, Viviane met sur pied le comité de gestion de l’entreprise et elle fait le tour du village avec ses membres pour en avertir la population. « Mon rôle est de favoriser la bonne gouvernance de l’usine selon une approche de gestion participative et multijoueur. Bien des gens tireront profit de cette usine : d’abord les jeunes producteurs de manioc et ensuite les diverses parties prenantes de l’entreprise. »

Selon la présidente du comité de gestion, Amvene Josue, le rôle de Viviane n’est pas seulement stratégique : « Elle nous aide à sécuriser et à gérer la structure de ce capital dont dépend l’avenir économique de la municipalité d’Akom II : n’est-ce pas un rôle majeur? Nous pensons tous que c’est majeur. Elle a redonné espoir à notre petite communauté et elle a créé une bonne relation avec chacun de nous. »

Viviane parle de sa contribution avec modestie : « Je ne crois pas que ma présence fasse une grande différence pour le moment mais ce sera le cas lorsque j’atteindrai mon propre but : faire démarrer l’usine en lui assurant un fonctionnement durable. » Son affectation prendra fin dans moins d’un mois mais elle n’est pas prête à partir et elle exprime clairement son désir de rester. « Ce projet a suscité beaucoup d’espoir au sein de la communauté qui veut, notamment, financer l’éducation des enfants grâce aux bénéfices de l’usine. Et l’objectif est d’y arriver avant mon départ. La mise en route a été lente et l’usine n’est pas encore en activité. C’est pourquoi je prévois prolonger mon séjour. »

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