Jim Carmichael : du volontariat de Cuso à une vie consacrée au développement international
Récits
Salutations de la part de l’un des premiers volontaires outre-mer de CUSO ! En 1968, j’ai traversé l’océan Pacifique avec dix autres jeunes Canadiens. Notre destination : la Thaïlande, où CUSO avait organisé des mandats de deux ans dans les secteurs de l’éducation et de la santé. C’était la première fois que je quittais l’Amérique du Nord.
À l’époque, CUSO – alors connu sous le nom de Canadian University Service Overseas – en était à ses débuts. Ses objectifs étaient alors très différents de ceux d’aujourd’hui. En réponse aux demandes des gouvernements hôtes, CUSO plaçait des volontaires canadiens dans des postes intégrés afin qu’ils travaillent aux côtés du personnel national. Pendant notre mission, notre tâche consistait à bien connaître la société dans laquelle nous vivions et à y participer pleinement. De retour au Canada, nous devenions ensuite des ambassadeurs informels des pays où nous avions vécu et travaillé.
J’ai eu la chance d’être affecté dans une région rurale, dans une toute nouvelle école secondaire située dans la petite ville de Khon Kaen, au nord-est de la Thaïlande (connue sous le nom d’Isan). Au sein du département d’anglais, j’enseignais la langue anglaise comme langue étrangère à des élèves des niveaux 8, 9 et 10. Mes collègues étaient tous thaïlandais. J’habitais une petite maison traditionnelle sur le campus, à seulement cinq minutes du bureau des enseignants. Après les cours, je me rendais souvent au centre de Khon Kaen pour savourer une cuisine thaïlandaise délicieuse à des prix dérisoires. Pas une mauvaise routine !
Avant mon affectation avec CUSO, je vivais à Ottawa et occupais un emploi gouvernemental qui ne me passionnait pas. Au printemps 1968, je cherchais un travail plus porteur de sens. J’ai d’abord exploré la Company of Young Canadians, mais j’ai trouvé le programme trop peu structuré. Après avoir examiné plusieurs options, j’ai consulté l’aumônier interconfessionnel de l’Université Carleton, Gerry Paul, qui m’a orienté vers CUSO. J’ai suivi son conseil, et quelques mois plus tard, je me retrouvais en Thaïlande.
Ma mission avec CUSO a complètement transformé ma vie. Elle m’a ouvert la voie vers une carrière en développement international, principalement à l’ACDI, mais aussi aux Nations Unies et à l’Association canadienne des coopératives. J’ai passé une grande partie de ma vie à l’étranger, en Asie, en Afrique et à New York. Après ma retraite, je suis retourné en Thaïlande, où j’ai épousé une amie de longue date, Patchanee, pharmacienne hospitalière. Nous avons vécu ensemble en Thaïlande pendant sept ans avant de nous installer à Ottawa en 2012, après sa retraite. Avant la pandémie de COVID-19, nous faisions tous deux du bénévolat chez CUSO, et plus tard, Patchanee a poursuivi son aide à distance. À Ottawa, nous avons également la chance d’habiter près de mes deux filles et de mes quatre petits-enfants.
J’ai récemment écrit un livre sur la Thaïlande, intitulé The Land That Became Thailand: Exploring Its Early History (La terre qui est devenue la Thaïlande : à la découverte de son histoire ancienne). Ce n’est pas un mémoire personnel, mais bien un ouvrage historique retraçant ce qui s’est passé il y a plusieurs siècles sur le territoire correspondant aux frontières actuelles de la Thaïlande. Il se concentre principalement sur le premier et le deuxième millénaire, jusqu’à l’an 1400, époque où le groupe ethnique thaï est devenu une force majeure dans la région. Avant leur arrivée, la terre était habitée par des peuples autochtones tels que les Lawa, ainsi que par des immigrants antérieurs comme les Khmers, les Mons et les Malais. Bien que la Thaïlande compte aujourd’hui l’une des populations ethniquement les plus homogènes de la région, son héritage est profondément multiethnique. Dans certains cas, les Thaïs arrivés plus tard étaient considérés comme des intrus par les populations déjà établies. Par exemple, les relations khmères-thaïes ont souvent été marquées par la rivalité, comme l’a illustré récemment le conflit frontalier entre la Thaïlande et le Cambodge. De même, la situation difficile dans les provinces les plus méridionales du pays reflète en partie une longue histoire de tensions entre les Thaïs bouddhistes et les Malais musulmans.
Pourquoi ai-je écrit ce livre ? D’abord par intérêt pour l’histoire de l’Asie, et particulièrement celle de la Thaïlande. Mais aussi pour combler une lacune dans la connaissance qu’a la Thaïlande de ses origines. De nombreux ouvrages traitent de la période postérieure à la domination des Thaïs, mais très peu explorent la période pré-thaïe. Et même certaines descriptions de la période ancienne des Thaïs demeurent ambiguës et contestables. Par exemple, pourquoi le royaume de Lavo, qui a duré le plus longtemps et a traversé à la fois les périodes pré-thaïe et thaïe, est-il presque absent des récits historiques ? En quoi les chroniques chinoises contredisent-elles la version officielle thaïlandaise de la naissance de l’Empire d’Ayutthaya, ancêtre du régime actuel de Bangkok ? Et pourquoi le royaume de Lan Xang, qui s’étendait autrefois sur une grande partie du nord-est de la Thaïlande et du Laos, est-il rarement reconnu comme l’un des royaumes fondateurs du pays ? Ce sont là quelques-unes des questions explorées dans mon livre.
Mon message principal aux lecteurs est simple : allez visiter la Thaïlande. C’est un pays magnifique et fascinant, habité par un peuple chaleureux et accueillant. Lorsque vous y serez, regardez au-delà de ses plages superbes et des plaisirs urbains de Bangkok ; découvrez la richesse culturelle de sa population dans toutes les régions. Et si vous le pouvez, visitez certains sites historiques, comme Sukhothaï, considérée comme le berceau de la civilisation thaïe.
Le moyen le plus simple de se procurer mon livre est de passer commande sur les sites amazon.ca ou amazon.com. Veuillez choisir la deuxième édition, qui est la version la plus récente. Les personnes vivant à Ottawa peuvent également me contacter à l’adresse ttjcarmichael@hotmail.com pour l’acheter directement au prix de 23 $.
Merci.
Jim Carmichael