Épargner pour assurer son avenir au Pérou

Récits

Three people and dog in front of building in Peru

Un jour, Señor Balbino, un petit producteur laitier péruvien, tendit une petite boîte usée à Frédéric Rivard, un coopérant-volontaire canadien. Cette boîte contenait 4 500 sols péruviens, soit pas moins d’un an de salaire pour un travailleur moyen à Pampamarca, le village de Señor Balbino.

Frédéric s’attendait à vivre toutes sortes d’expérience sur le terrain, mais il n’aurait jamais pu imaginer un moment comme celui-ci. Or le voilà, ému par la confiance que lui témoignait cet homme en lui remettant cette énorme somme d’argent alors qu’ils se connaissaient depuis quelques mois seulement.

Señor Balbino lui confiait cet argent pour qu’il l’aide à respecter la promesse faite à son fils, Johan, de lui acheter un ordinateur s’il travaillait bien en classe et était admis à l’université. Comme Johan avait rempli sa partie du contrat, il aurait très bientôt un nouvel ordinateur pour réaliser son rêve de devenir programmeur!

L’important dans cette histoire, c’est que Señor Balbino n’aurait jamais pu économiser cette somme sans les services de microfinancement de l’Association Arariwa, le partenaire de Cuso International au Pérou.

Pendant son affectation avec Cuso International, Frédéric a aidé l’Association à promouvoir le microfinancement à Pampamarca. Le microfinancement est une forme accessible d’emprunt pour les personnes qui n’ont pas d’antécédents de crédit et qui ne peuvent fournir de garanties aux banques traditionnelles. En formant de petits groupes d’entraide, elles parviennent à créer une banque communautaire qui leur octroie des microprêts.

Pour les petits producteurs laitiers comme Señor Balbino, obtenir un microprêt pour acheter une ou deux vaches supplémentaires peut signifier une hausse de 200 % de leur production laitière et de leurs revenus. Une augmentation qui s’accompagne d’une amélioration significative de la qualité de vie des agriculteurs, qui peuvent désormais nourrir adéquatement leur famille et envoyer leurs enfants à l’école, et même épargner pour des projets plus coûteux, comme des études universitaires.

Ayant grandi sur une petite ferme au Québec, Frédéric avait l’habitude de vivre en région éloignée, mais il ne connaissait rien de la culture et de la langue parlée à Pampamarca. Déterminé à s’intégrer à la communauté, il a pris le temps d’apprendre la langue locale, le quechua.

« Avec du temps, de la patience et une volonté profonde de comprendre les villageois et leurs besoins, j’ai réussi à ouvrir une porte, raconte Frédéric. Les villageois ont commencé à me parler, à me faire confiance et à m’accueillir à bras ouverts. »

Une fois le lien de confiance établi, Frédéric a été en mesure d’aider 150 personnes (principalement des femmes) à obtenir des microprêts. Les femmes de villages comme Pampamarca sont responsables de la quasi-totalité des tâches ménagères et des travaux agricoles. Donc, quand l’une d’entre elles obtient un prêt, c’est toute sa famille qui en profite.

Frédéric a également donné un coup de main à des agriculteurs qui souhaitaient modifier leurs modèles d’affaires. Il les a donc aidés à formaliser leurs chaînes de production et de distribution afin qu’ils puissent vendre leurs produits au-delà des marchés fermiers. Une bonne nouvelle pour eux, puisqu’en atteignant ces nouveaux marchés (notamment des restaurants et des hôtels de la région), ils pouvaient vendre leurs produits jusqu’à 400 % plus cher!

Frédéric s’est senti honoré de pouvoir aider Señor Balbino et les autres villageois de Pampamarca à améliorer leurs conditions de vie et leurs moyens de subsistance.

« Mon expérience sur le terrain et les gens que j’ai rencontrés au Pérou m’ont transformé à tout jamais », souligne-t-il.

Nous espérons de tout cœur que vous ferez un don sans tarder pour nous aider à envoyer notre prochaine cohorte de coopérants-volontaires sur le terrain, où ils participeront à des projets porteurs et novateurs.