Droits de la femme au Pérou
Récits
Tania Guilbert, coopérante-volontaire de Cuso International, est responsable depuis six mois du programme de bénévolat du Mouvement Manuela Ramos, une organisation féministe qui lutte pour l’égalité des genres et les droits des femmes au Pérou. Son mandat est de créer et gérer un programme de bénévolat pour encourager les jeunes femmes à s’impliquer, à créer et à faire entendre leurs voix.
Née d’un père canadien et d’une mère péruvienne, Tania a grandi au Québec. Désirant en apprendre davantage sur ses racines, elle a réalisé un stage de six mois au Pérou durant ses études en travail social. Elle y a redécouvert une partie de son héritage et y a rencontré son futur mari. Après cinq ans à Montréal, ils ont décidé de retourner vivre au Pérou avec leur fils.
Ces années vécues au Pérou ont contribué à son envie de s’impliquer dans une organisation féministe et ont alimenté sa passion pour cette lutte. Lorsque Cuso International lui a offert une affectation au sein du Mouvement Manuela Ramos, elle a su que c’était fait pour elle.
Bien qu’il y ait eu plusieurs avancées en matière de droits des femmes et des communautés lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT), Tania est consciente des dangers de recul. De la suppression d’une loi qui protège les communautés LGBT en cas de violence, à une campagne contre l’éducation sexuelle dans les écoles, les pressions exercées par certains groupes est bien réelle.
« On est dans une période un peu difficile. Ça nous fait peur en tant que femme, en tant qu’individu et en tant qu’organisme, parce que le recul peut survenir très facilement. D’où l’importance d’impliquer et informer les jeunes sur ces questions. »
Depuis plusieurs semaines, Tania organise des ateliers hebdomadaires sur différentes thématiques avec des jeunes péruviennes âgées de 20 à 30 ans. Ces ateliers sont également des espaces de partage et de discussions. Selon Tania, cet environnement de communication et d’échange est ce qu’elles apprécient le plus du programme. De tels groupes de discussions sont rares à Lima.
Quel est l’aspect préféré de son poste ? Ses apprentissages. À chaque semaine elle développe des ateliers et activités, et fait des recherches sur différents thèmes et concepts. C’est un aspect très enrichissant de son travail qui lui permet d’avancer son cheminement de féministe.
« Ça ne fait pas longtemps que je me dis féministe, ça ne fait pas longtemps que le féminisme est aussi présent dans ma vie. Je le sens vraiment, et j’ai l’impression d’apporter quelque chose aussi. C’est valorisant, ça donne un sentiment d’accomplir quelque chose. »
Tania espère pouvoir contribuer au changement dans la société : « Pour que les gens puissent être plus libres dans leurs choix et la manière de les exprimer, pour que les femmes puissent se sentir en sécurité dans la rue. » Pour elle, être féministe c’est aussi se battre pour essayer de faire changer les mentalités et éveiller la conscience des gens.
Nous espérons de tout cœur que vous ferez un don sans tarder pour nous aider à envoyer notre prochaine cohorte de coopérants-volontaires sur le terrain, où ils participeront à des projets porteurs et novateurs.