Des programmes agricoles comme moteur d’indépendance financière pour les femmes dans le Nord du Bénin

Récits

Women in Benin

Au Bénin, les femmes ont rarement accès à la propriété foncière. Résultat : elles rencontrent beaucoup plus de difficultés que les hommes lorsqu’elles souhaitent travailler la terre pour nourrir leur famille.

Cuso International travaille d’arrache-pied pour changer les choses. Avec son partenaire local (l’Union des femmes élues conseillères communales), le Projet de renforcement de la sécurisation foncière à travers la plantation d’arbres à buts multiples aide les cultivatrices à acquérir un lopin de terre et les connaissances nécessaires pour en tirer le maximum. Les femmes ont accès à la propriété foncière grâce à un don de leur mari ou d’un de leurs frères ou en achetant un lopin de terre d’un voisin.

Dans la commune béninoise de Sinendé, le projet comptait deux phases. La première visait à informer les femmes de leurs droits relatifs à la propriété foncière. Les hommes étaient aussi invités aux formations, puisqu’il est important qu’ils soutiennent leur femme, leur mère et leurs sœurs et qu’ils comprennent l’importance de l’accès à la propriété foncière pour les femmes.

En travaillant la terre et en vendant leurs produits, les femmes sont en mesure de rapporter un revenu à la maison. Certaines ont opté pour des plantations de karité, dont elles tirent le beurre du même nom. D’autres ont plutôt opté pour des plantations d’anacardiers, dont elles tirent des noix de cajou. Au total, cinq femmes ont réussi à faire reconnaître leurs droits fonciers.

Laura Mortiel from Cuso International« Les femmes sont très reconnaissantes de l’aide de Cuso International, explique Laura Lortie-Maurel, une spécialiste en égalité des genres et inclusion sociale de Cuso International. Grâce aux fonds du projet, les femmes ont pu acheter des semences pour augmenter leurs revenus. »

La deuxième phase du projet vise à apprendre aux cultivatrices de nouvelles techniques afin d’irriguer leurs plantations pendant la saison sèche. Les changements climatiques compliquent énormément les prévisions météorologiques et, par conséquent, le travail des cultivatrices. Avant, l’enchaînement des saisons était relativement prévisible. Mais aujourd’hui, les sécheresses sont beaucoup plus courantes. La saison sèche est plus longue et la saison des pluies est imprévisible.

C’est pour mieux faire face à ces difficultés croissantes que les femmes ont appris à utiliser des biopesticides et à fabriquer un système d’arrosage au goutte-à-goutte.

« L’objectif est de leur garantir une source de revenus stable grâce à la vente de leurs produits, et ce, malgré les changements climatiques et les sécheresses. Le tout grâce à des pratiques agricoles durables », ajoute Laura.

Après la formation, toutes les participantes ont connu une augmentation de leur production, ce qui est de bon augure pour la pérennité de leurs activités. De plus, 80 % des participantes utilisent désormais des biopesticides.