Contribuer à l’éducation des élèves des Territoires du Nord-Ouest

Récits

Margot Ferguson - Supporting students’ education in the Northwest Territories

Plus familière avec des villes grouillantes de vie comme Toronto, Margot Ferguson s’habitue tranquillement à la quiétude de Hay River, dans les Territoires du Nord-Ouest. Cette localité nordique offre un dépaysement à tous les égards : paysages, vie sociale et même relation à l’hiver.

« C’est très différent, mais c’est vraiment génial, explique Margot. Les gens sont très gentils et très accueillants. Je suis chanceuse d’avoir tissé d’aussi bons liens avec les gens. »

La jeune femme de 22 ans est aide-enseignante à l’école secondaire Diamond Jenness dans le cadre d’une affectation avec Cuso International. Son rôle : donner un coup de pouce au corps professoral dans l’enseignement des mathématiques, des technologies des communications et de l’anglais.

Margot travaille en petits groupes et en solo avec les élèves. Parfois, elle travaille avec l’ensemble de la classe. Elle aide alors les élèves à faire leurs devoirs et assiste les enseignants et enseignantes dans leur travail.

Aider les élèves à relever les défis qui se dressent sur leur chemin

Les difficultés éducatives n’ont rien de neuf dans les Territoires du Nord-Ouest. Plusieurs élèves sont atteints du syndrome d’alcoolisme fœtal, qui entraîne des difficultés d’apprentissage. Le manque de motivation chez les élèves est aussi un problème.

De plus, comme l’indique Margot, le taux de criminalité a augmenté dans la localité au cours des dernières années. La consommation de drogue et l’itinérance s’ajoutent au portrait douloureux de cette communauté qui subit encore les contrecoups de l’époque des pensionnats.

Plus récemment, les élèves ont rencontré de nouveaux obstacles en raison de la pandémie de COVID-19. Les écoles de Hay River étaient très peu fréquentées et peu d’élèves remettaient leurs devoirs.

Margot espère aider à repérer les lacunes du système d’éducation et à suggérer des idées pour améliorer la situation. « J’essaie simplement de faire de mon mieux dans les activités scolaires quotidiennes. Je travaille individuellement avec plusieurs élèves et j’essaie de comprendre leurs difficultés et de trouver les meilleures façons de les amener vers la réussite », explique-t-elle.

Si bien des élèves l’ont marquée, un élève de 10e année ressort particulièrement du lot. Extrêmement curieux et désireux d’apprendre, Margot voit beaucoup de potentiel en lui. « Lorsque je lui en parle, je me heurte aux limites qu’il s’impose en raison de son historique familial ou de son milieu de vie, constate-t-elle. J’essaie de trouver des moyens de défaire ces idées reçues et de l’amener à voir plus grand. »

Assumer ses privilèges

Margot sait que le fait d’avoir grandi dans un milieu privilégié peut l’empêcher de tisser des liens aussi étroits qu’elle le souhaiterait avec ses élèves. Elle est blanche et elle a grandi dans une famille stable de la classe moyenne, dans une ville remplie de possibilités. Elle a ensuite fréquenté l’Université McMaster, où elle a obtenu un baccalauréat spécialisé en sciences intégrées, avec une mineure en anthropologie et une mineure en statistiques.

« Je pense que certains élèves trouvent difficile d’entrer en contact avec moi parce que je viens d’un autre milieu et que j’ai eu une vie de privilégiée », explique-t-elle.

Heureusement, faire du volontariat avec Cuso International lui a donné la possibilité de sortir de son monde, de s’ouvrir à la différence et de découvrir de nouvelles façons de vivre.

Une tradition familiale de volontariat

Margot n’est pas la seule de sa famille à faire du volontariat, c’est d’ailleurs ce qui l’a inspirée à se lancer dans l’aventure. Son père, Mack, est parti sur le terrain avec Cuso International en 1984 pour travailler comme mécanicien au Ghana. « Il adore Cuso et a adoré son expérience », raconte Margot.

C’est d’ailleurs au Ghana que Mack a rencontré sa femme, la mère de Margot, qui faisait alors partie du Corps des volontaires de la paix. Aujourd’hui, ils transmettent cette belle tradition à Margot afin qu’elle explore le monde, grandisse et découvre toutes les possibilités qui s’offrent à elle.

« On découvre des tas de choses sur soi. C’est sûrement son cas à elle aussi, souligne Mack. Quand on teste nos forces et nos limites, on comprend bien des choses. C’est d’ailleurs une occasion extraordinaire de grandir comme personne. »

Avant de partir pour les Territoires du Nord-Ouest, les parents de Margot lui ont prodigué plein de conseils. Ils l’ont encouragée à se faire des amis dans la communauté, à profiter au maximum de la culture locale, à s’immerger totalement et à saisir toutes les occasions possibles.

Depuis son arrivée à Hay River, au mois d’août 2022, Margot a suivi leurs conseils, apprenant du même coup des tas de choses sur sa communauté d’accueil. À son retour en Ontario, elle souhaite sensibiliser les gens aux besoins pressants de cette région du pays en ce qui a trait aux programmes sociaux et aux professions axées sur la relation d’aide.

« L’une des choses que j’aime le plus de cette expérience, c’est d’avoir un impact concret dans la vie des gens, explique-t-elle. Je pense que si les gens venaient ici, ils comprendraient que les Territoires du Nord-Ouest sont un endroit génial. C’est absolument magnifique. Je pense que si plus de gens venaient ici, le partage de ressources serait meilleur au Canada. »