Désinformation : l’autre épidémie 

Actualités

Misinformation The Other Epidemic - Mpox

Dans un monde où l’information circule librement, la désinformation se répand encore plus vite, renforçant des stigmates nuisibles et mettant des vies en péril. Le mpox, à tort qualifié de « maladie des homosexuels », souligne l’urgence d’un effort mondial concerté pour contrer cette épidémie de fausses informations. Cuso International lance un appel à l’action pour protéger les communautés vulnérables et garantir la santé publique pour toutes et tous. 

L’information est plus accessible que jamais, la désinformation se propage pourtant à une vitesse alarmante, avec des conséquences potentiellement dévastatrices. Parmi les exemples les plus préoccupants figure la stigmatisation et les idées fausses entourant la variole et son association injustifiée avec la communauté LGBTQI+. Bien que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et d’autres autorités de santé publique travaillent à déconstruire ces mythes, la désinformation persistante expose les personnes LGBTQI+ à des risques accrus de maladie et de discriminations graves.

La récente épidémie de variole en République démocratique du Congo (RDC) et dans les pays voisins d’Afrique nous rappelle l’urgence de ce problème. Déclarée urgence de santé publique de portée internationale par l’OMS en août dernier, cette épidémie a entraîné environ 30 000 cas suspects et plus de 800 décès recensés dans 15 pays. Sur le terrain, les équipes de Cuso International et leurs partenaires ont pu observer les effets néfastes de la désinformation, non seulement sur la communauté LGBTQI+, mais également sur la société dans son ensemble.

La variole est une maladie virale qui peut toucher tout le monde, indépendamment de l’orientation sexuelle, de l’identité de genre ou du mode de vie. Pourtant, des récits infondés continuent d’entretenir le mythe selon lequel la variole serait une « maladie des homosexuels ». Ces fausses idées nuisent gravement aux efforts de santé publique et stigmatisent davantage une communauté déjà vulnérable. À l’instar de ce qui a été observé lors de l’épidémie de VIH/sida, la désinformation alimente la peur et l’hostilité envers les groupes marginalisés, entraînant davantage de violence, de discriminations et de barrières à l’accès aux soins. De plus, elle détourne l’attention des mesures essentielles pour endiguer la propagation de la maladie.

Le 13 septembre 2024, le Canada a annoncé la mise à disposition de 200 000 doses de vaccin issues de ses stocks existants pour contribuer à la réponse mondiale contre la variole. Bien que cette contribution représente un pas crucial pour sauver des vies, elle doit être accompagnée d’une action résolue contre les discours dangereux qui circulent. Protéger les groupes marginalisés, c’est protéger l’ensemble de la population.

Chez Cuso International, nous croyons fermement que l’éducation est notre outil le plus puissant pour combattre à la fois la maladie et la discrimination. Forts de nos nombreuses années d’expérience en Afrique et auprès de communautés marginalisées à travers le monde, nous avons constaté l’impact destructeur de la désinformation sur la santé publique. Nous lançons un appel urgent pour une campagne mondiale coordonnée contre cette épidémie de fausses informations.

Si nous n’agissons pas rapidement en collaborant avec des sources fiables, des ministères de la santé, des ONG, des leaders communautaires et des médias, de nombreuses vies continueront d’être mises en péril. Pour la mère et son enfant à naître, pour la famille rurale confrontée à des défis climatiques insurmontables, ou pour ceux dont la santé est déjà fragilisée, nous devons agir ensemble. Faire connaître la vérité, c’est protéger chacun d’entre nous contre une maladie évitable et contre les ravages de la désinformation.

Sally J M Douglas

Directrice de l’engagement: responsable du marketing, de la communication, de la collecte de fonds et de l’engagement des anciens élèves

Cuso International

Sally.douglas@cusointernational.org