Nos sympathisants s’adressent au premier ministre: il est temps d’agir

Le monde observe attentivement et nous sommes à l’écoute.

Monsieur le Premier Ministre Carney,

À la suite de votre élection du 28 avril et alors que vous amorcez ce nouveau chapitre à la tête du Canada, les sympathisants de Cuso International, d’un océan à l’autre et à travers le monde, ont un message clair à vous transmettre: le Canada a un rôle essentiel à jouer, et il est temps d’agir avec détermination.

Vous prenez les rênes du pays à un moment critique. Le monde évolue rapidement. Les chocs climatiques se multiplient. Les inégalités s’aggravent. De nombreuses institutions censées protéger la dignité humaine sont fragilisées, voire en déclin, et trop de démocraties phares se désengagent de leurs responsabilités en matière de progrès mondial. Mais voici ce qu’il faut retenir: les Canadiens y croient encore. Ils croient en l’équité, en la justice et en leur capacité à contribuer à un monde meilleur. Et ils comptent sur vous pour diriger avec conviction et compassion.

Lorsque nous avons demandé à notre communauté de donateurs et de bénévoles à travers le pays ce qu’ils aimeraient vous dire directement, ils n’ont pas mâché leurs mots.

Ils ont appelé à des investissements intelligents et ciblés dans les domaines les plus cruciaux: l’éducation, l’emploi des jeunes, l’égalité des genres, la lutte contre les changements climatiques, la consolidation de la paix et le leadership local. Un sympathisant l’a formulé ainsi: « Le développement international devrait se concentrer sur les plus pauvres parmi les pauvres, et sur ceux qui sont gravement défavorisés. » Un autre a insisté pour que le Canada « privilégie des solutions inclusives, menées localement, et investisse dans l’autonomisation économique des femmes et des jeunes, notamment dans les contextes fragiles et post-conflit. »

Ils ont demandé que le Canada soit un partenaire à l’écoute des communautés, et non un porte-parole à leur place. Ils ont souligné l’importance de la transparence, de résultats mesurables et d’une vision à long terme, plutôt que de gestes symboliques. « Écoutez réellement ce que les gens disent avoir besoin, et non ce que nous pensons qu’ils devraient avoir », a-t-on écrit. Un autre a ajouté: « Aidez les personnes et les communautés à devenir autonomes, à se prendre en main. »

Ils souhaitent voir le Canada retrouver sa voix sur la scène mondiale, non pas en tant que sauveur, mais comme un partenaire engagé, à l’écoute, prêt à apprendre et à se présenter quand ça compte. « Les États-Unis s’effaçant de plus en plus », a écrit un répondant, « les yeux du monde sont tournés vers nous. C’est véritablement le moment d’aller de l’avant. »

Et plus que tout, ils nous ont rappelé que le développement ne se résume pas à l’aide: il s’agit de respect, de résilience et de relations humaines. Il s’agit d’être présent pour celles et ceux qui ont besoin de soutien, et de marcher à leurs côtés, en tant qu’égaux. Cela signifie appuyer les organisations communautaires qui œuvrent sur le terrain. Cela signifie placer les femmes, les jeunes et les personnes réfugiées au cœur des efforts dans les contextes fragiles. Cela signifie des solutions climatiques intelligentes qui servent à la fois les gens et la planète.

Car si le Canada veut exercer un véritable leadership, il doit s’ancrer non seulement dans des politiques, mais aussi dans l’empathie. Dans l’expérience vécue. Dans la sagesse de celles et ceux qui mènent ce travail bien avant que les projecteurs ne s’allument.

Alors Monsieur le Premier Ministre, au moment où vous établissez les priorités du Canada en matière de développement international, nous vous invitons à faire preuve d’ambition, mais avec pragmatisme. De courage, mais avec humilité. De vision, mais en sachant écouter.

Faisons de ce moment un tournant où le Canada choisit le courage de bien faire plutôt que la prudence. Le partenariat pour le changement plutôt que les postures. Et le vrai progrès plutôt que les promesses creuses.

C’est le moment d’agir avec courage et clarté.

Sincèrement,

Cuso International