RDC: Le projet Talents Pluriels renforce les capacités des femmes entrepreneurs
Récits
Edith Matondo et Lysette Kavira ont grandi en République démocratique du Congo (RDC), où les femmes n’avaient pas accès aux mêmes opportunités que les hommes.
Lysette, qui est née à Kisangani, pense que les femmes dans d’autres régions de la RDC rencontrent des obstacles à l’égalité d’accès aux postes et aux opportunités.
« Dans certaines régions de la RDC, le rôle des filles est de rester à la maison et de s’occuper des enfants, alors que les garçons et les hommes ont le privilège d’aller à l’école et de recevoir une éducation », a-t-elle déclaré.
Edith a fréquenté une école catholique publique où son intégration en tant qu’albinos a été facile, grâce à l’aide de ses enseignantes. Mais elle estime que les relations entre les femmes et les filles sont toujours tendues.
« Le rôle de la femme est de cuisiner et de s’occuper des enfants. En tant que profession, elle est limitée à la couture et aux soins de beauté et il est toujours difficile pour une mère de parler à sa fille des bases de la vie », a-t-elle déclaré.
La RDC compte beaucoup de jeunes, mais malgré son potentiel d’entreprenariat, le pays est confronté au chômage.
Lysette et Edith ont cherché des voies de développement personnel et professionnel. Elles ont trouvé une opportunité grâce au programme Talents Pluriels de Cuso International, conçu pour créer des emplois inclusifs et des compétences entrepreneuriales pour les jeunes vulnérables dans les villes de Bukavu, Kinshasa et Lubumbashi.
En collaboration avec les partenaires locaux Jeunialissime et Si Jeunesse Savait , le projet offre une formation aux jeunes marginalisés, y compris les femmes, les personnes LGBTQ+ et celles qui vivent avec l’albinisme. L’objectif est d’encourager les pratiques commerciales sensibles au genre et d’aider les participants dans leur recherche d’emploi.
Le programme a aidé Lysette à prendre sa passion au sérieux et à être plus organisée lorsqu’il s’agit des personnes avec lesquelles elle travaille.
« J’ai appris des choses que je ne connaissais pas auparavant, notamment en termes d’obligations fiscales, j’ai appris mes devoirs envers mon pays. Sans ce programme, beaucoup ne se seraient pas affirmés en tant qu’entrepreneurs, beaucoup n’auraient pas été légalisés et seraient restés bloqués dans leurs ambitions », a-t-elle observé.
Edith a mûri en tant qu’entrepreneure grâce au programme. Elle a maintenant une vision de l’entrepreneuriat différente de celle qu’elle avait avant la formation.
« Aujourd’hui, ma communauté peut compter sur moi pour obtenir des idées sur la manière de rédiger un plan d’affaires, par exemple, grâce à la formation que j’ai suivie », a-t-elle déclaré.
À l’avenir, Edith aimerait que les femmes aient la possibilité d’étudier et de créer leur propre entreprise.
« Que la femme prenne elle-même sa vie en main, avant de dépendre de quelqu’un d’autre », a recommandé Lysette.