Des Péruviennes augmentent leurs revenus tout en approfondissant leurs connaissances des médicaments traditionnels andins
Récits
Les femmes quechuas du village andin de Chari redécouvrent les connaissances médicinales traditionnelles et les mettent en valeur pour développer le tourisme communautaire.
Ces dernières années, Chari a connu une diminution de la fréquentation touristique en raison des conflits sociaux, de la pandémie de COVID-19 et d’autres facteurs externes. Par ailleurs, les femmes quechuas fréquentent peu l’école, certaines étant même analphabètes, ce qui limite leurs possibilités d’emploi.
Cuso International et son partenaire local, le Centro Bartolome de las Casas, s’allient pour aider ces villageoises vulnérables à améliorer leurs conditions de vie en produisant et vendant des médicaments traditionnels. Leur objectif est double : garantir un revenu aux participantes tout en consolidant le leadership et l’autonomie des femmes quechuas en milieu rural.
Grâce au projet « Paysannes redécouvrant et revalorisant les savoirs ancestraux en médecine traditionnelle andine pour stimuler le tourisme communautaire », elles diversifient leur production en utilisant des plantes indigènes de la région. Elles cultivent des plantes médicinales – sarriette de Douglas, Grindelia boliviana (chiri chiri), Aloysia herrerae, calendula, camomille et menthe, notamment – dans des vergers et des enclos. Elles utilisent ensuite ces plantes pour produire des sirops, du savon, des compresses et des onguents pour les brûlures et les douleurs musculaires, entre autres.
« Nous connaissons plusieurs plantes médicinales, mais nous en avons encore beaucoup à apprendre. Nous voulons les utiliser pour nous soigner et soigner nos proches et les touristes qui viennent nous rendre visite, explique Eustaquia Quispe Pucho, l’une des participantes du projet. Lorsque nous sommes malades, nous achetons des pilules. Nous voulons découvrir les propriétés des plantes pour remplacer les médicaments. C’est pourquoi nous avons demandé aux responsables du projet de faire venir une personne spécialiste du sujet qui pourrait nous conseiller. »
Eustaquia est l’une des neuf femmes, dont une femme ayant un handicap visuel, qui participent au programme. Les participantes ont suivi dix ateliers sur la conception et la production de produits médicinaux, l’estimation des coûts, les mesures sanitaires à respecter et l’enregistrement d’une marque de commerce.
Elles vendent leurs produits dans des foires, des marchés locaux et dans des marchés de Cusco. Soucieuses de l’environnement, elles conditionnent leurs produits dans des bocaux en verre. De plus, leurs étiquettes, leurs logos et leurs emballages sont faits à partir de matériaux écologiques.
En plus de remettre de l’avant les connaissances et traditions médicinales, les neuf femmes partagent leurs nouveaux savoirs avec d’autres villageoises, pas moins de 460 à ce jour.
« Les connaissances ancestrales des plantes médicinales ne se perdront pas, nous allons les transmettre à nos enfants, explique Eustaquia. Nous apprendrons tout à nos enfants et aux autres personnes intéressées par le sujet. Il y a encore bien des plantes dont nous ne connaissons pas les propriétés, mais avec de l’aide, nous y parviendrons. »
Le projet s’inscrit dans le programme Partage du savoir-faire canadien pour un développement inclusif et l’égalité entre les sexes (programme SHARE) de Cuso International. Lancé en 2020 et financé par Affaires mondiales Canada, ce programme vise à améliorer le bien-être socioéconomique des personnes vulnérables et marginalisées.
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