Une pépinière d’entreprises technologiques facilite l’apprentissage au Cameroun

Récits

Techwomen Factory

Une vingtaine d’élèves se penchent sur leur ordinateur, entrant et analysant des données avec un savoir-faire qui ferait rougir le commun des mortels. Bienvenue dans le cours de science des données du programme TechWomen Factory, au Cameroun!

Les élèves, qui viennent de différentes régions du pays, possèdent une expertise variée allant de l’ingénierie à la nutrition, en passant par le secteur pharmaceutique. Malgré leurs différences, ces élèves vivent la même frustration : rater des occasions en or par manque de formation technologique adéquate. Les Camerounaises, en particulier, rencontrent une forte résistance, le secteur naissant des nouvelles technologies étant encore perçu comme une chasse gardée masculine.

C’est là que TechWomen Factory entre en scène. Le programme fondé en avril 2021 est soutenu par Cuso International en partenariat avec le Cameroon Youth School Tech Incubator (CAYSTI), un pionnier dans la conception de programmes éducatifs et de plateformes d’apprentissage destinés aux jeunes du Cameroun. Le programme TechWomen Factory vise principalement à donner un coup de pouce aux femmes sans emploi ou sous-employées de 18 à 35 ans en ajoutant à leur arc les compétences numériques essentielles dans le marché du travail d’aujourd’hui.

L’an dernier, avant le lancement du programme, Hadidja Moussa nourrissait peu d’espoir quant à son avenir professionnel. Comme ses collègues de classe, son diplôme universitaire ne lui avait pas permis de trouver du travail.

« Nous avions perdu espoir, mais grâce à TechWomen Factory, nous avons découvert nos talents et souhaitons maintenant avoir la possibilité de donner le meilleur de nous-mêmes », explique Hadidja.

Le programme TechWomen Factory propose trois volets d’apprentissage : la science des données; le graphisme et les arts numériques; et la conception de sites Web. Ce programme offre une occasion exceptionnelle de recevoir une formation numérique de grande qualité absolument gratuite pour les élèves.

« Au Cameroun, il n’y a pas beaucoup d’écoles qui enseignent la science des données, et leurs frais de scolarité sont très élevés, explique Insa Rennes, une autre participante du programme. Alors quand cette occasion s’est présentée à moi, je l’ai saisie au bond. »

Le fait que les personnes qui investissent temps et énergie dans cette formation aient déjà un diplôme universitaire, voire deux, illustre l’importance qu’elles accordent à ce programme capable d’améliorer leur destinée.

Les élèves apprécient d’ailleurs leurs acquis à ce jour et sont enthousiastes à l’idée de parler de leurs projets personnels. En plus de la qualité de leur travail, on est tout de suite impressionné par leur souci d’avoir un impact concret sur leur communauté.

Habiba Samuel, par exemple, est en train de créer une application pour analyser les données des patientes afin de prévoir les risques d’éclampsie chez les femmes enceintes. Une autre élève, pour sa part, souhaite mettre en place une base de données pour mieux comprendre la teneur nutritionnelle des aliments locaux dans le but de promouvoir une saine alimentation.

À la fin de leur formation, les élèves souhaitent trouver un emploi qui leur permettra de mettre leurs nouvelles compétences à profit. De fait, le programme TechWomen Factory les accompagnera dans leur recherche d’un emploi correspondant à leur profil et leur offrira des séances de mentorat et du financement pour lancement d’une petite entreprise, notamment.

Hadidja, qui assure également la liaison entre les élèves et l’administration, est convaincue que cette responsabilité additionnelle l’aidera à trouver un bon emploi. « Ce programme m’a permis de découvrir des talents que j’ignorais posséder », constate-t-elle.