Une passion pour les oiseaux inspire une coopérante-volontaire canadienne au Guyane

Récits

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Inspirée par sa passion pour l’ornithologie amateure, la très bien nommée Merle Kindred, une résidente de 72 ans de Penticton, en Colombie-Britannique, utilise les oiseaux pour créer un pont entre les touristes et les Autochtones de la forêt tropicale guyanienne.

Son affectation de six mois à Georgetown, en Guyane, terminée, la coopérante-volontaire de Cuso International décide de passer un peu de temps dans la Région 2 avant de repartir pour le Canada. Cette conseillère en planification stratégique souhaite profiter de cette escapade pour pratiquer son loisir de prédilection : l’observation d’oiseaux.

Le Guyana, qui compte plus de 900 espèces d’oiseaux migrateurs et sédentaires, est un véritable paradis pour les ornithologues amateurs. Merle passera deux jours et demi dans la savane et la forêt tropicale, à l’affût des tangaras évêques et de cassiques huppés. Pendant son séjour, elle se dit qu’il y a là une occasion extraordinaire de développer le tourisme dans la région et, par le fait même, de donner un coup de main aux communautés autochtones locales.

Pendant ses courtes vacances, Merle loge à l’Adel’s Rainforest Resort, un petit gîte écologique. Pendant la journée, elle se rend dans les villages autochtones environnants par la voie des eaux. Ces visites lui permettent de découvrir que leurs habitants rêvent eux aussi de construire des gîtes écologiques afin de promouvoir les trésors de la nature et d’accueillir les touristes désireux de découvrir le mode de vie autochtone.

Merle décide donc de proposer à Cuso International de rester sur le terrain, cette fois à titre de conseillère en écodéveloppement; une proposition que Cuso International s’empresse d’accepter. Après trois mois dans cette nouvelle affectation, elle estime avoir déjà eu un impact direct sur au moins 50 personnes, qui ont par la suite partagé leurs nouveaux acquis avec leur famille et leurs voisins.

Merle, qui s’efforce de passer le plus de temps possible dans les communautés, se promène entre les deux villages, l’Adel’s Rainforest Resort et Georgetown. « J’écoute et j’observe, explique-t-elle. Comme je fais de la broderie et de perlage, j’apporte mon matériel, puis je m’assois avec les villageois. J’en profite pour leur apprendre ces deux formes d’artisanat tout en discutant de tout et de rien. »

L’un des deux villages qu’elle fréquente a une population de 3 000 habitants et l’autre, de 1 500 habitants. La population, qui vit principalement de la pêche et de la culture du manioc, doit faire 1,5 heure de bateau pour se rendre à la ville la plus proche pour acheter des fruits et des légumes. Dans les circonstances, Merle encourage les villageois à visiter l’ombrière d’Adel et de s’inspirer de son toit en plastique et de ses plates-bandes surélevées, qui protègent ses cultures des fourmis. Cette installation, qui peut être répliquée à faible coût, leur permettrait d’améliorer leur productivité agricole.

En ce que concerne le tourisme, Merle explore différentes options pour faire découvrir la région, comme les balades en canot et, bien sûr, l’observation d’oiseaux. Elle a d’ailleurs réussi à photographier pas loin de 150 espèces à ce jour, dans le but de créer un recueil avec le nom local et autochtone des oiseaux. Elle participe également à la préparation de deux formations destinées aux villageois, l’une de guide touristique spécialisé en observation de la flore et de la faune (dont les oiseaux) et l’une en gestion de gîtes écologiques.

Avoir les ressources pour attirer et accueillir les touristes est une chose, mais les faire venir dans des pays comme le Guyane, tristement reconnu pour sa violence, en est une autre.

« J’ai proposé un nouveau slogan publicitaire au ministre du Tourisme. Un slogan destiné spécialement au million de membres de la diaspora guyanienne qui ont laissé derrière eux près de 750 000 de leurs concitoyens : Donnez une deuxième chance au Guyane. Pour ma part, je suis très heureuse de l’avoir fait! »