Un nouveau projet donne voix au chapitre aux Congolaises

Récits

Adolphine in DRC, ACODED

En République démocratique du Congo (RDC), le plus grand pays d’Afrique subsaharienne, les femmes jouent un rôle prépondérant en agriculture. Elles constituent la majorité de la main-d’œuvre de ce secteur et produisent 80 % des denrées qu’elles servent à leur famille.

Pourtant, les femmes sont sous-représentées dans les rôles de direction et exclues du processus décisionnel des comités locaux de développement (CLD). Les membres des CLD mettent en œuvre et supervisent les projets de développement de leur village. Les CLD décident des mesures à prendre et veillent à la saine administration des investissements et des ressources de la communauté.

La sous-représentation des femmes dans ces comités les empêche de prendre leur place, d’avoir leur mot à dire et de jouer pleinement leur rôle de catalyseur de développement.

Pour Adolphine Matayi Bazaba, mère de six enfants, la participation à un nouveau projet visant à favoriser la concertation en matière de développement a tout changé. Avec cette initiative, le partenaire de Cuso International, Actions concertées pour le développement durable (ACODED), place l’égalité des sexes au cœur des programmes de développement communautaire. Comment? En veillant d’abord à garantir une meilleure représentation des femmes aux postes décisionnels.

« Ce programme est important, car il valorise les femmes et les filles », explique Adolphine.

Une formation sur les inégalités homme-femme, des ateliers, le renforcement des capacités et une plus grande représentativité des femmes aux postes de direction ont donné à ces dernières les moyens de se faire entendre. De plus, comme le CLD d’Adolphine possède maintenant des outils axés sur l’égalité entre les sexes pour planifier, recueillir des données, assurer un suivi et produire des rapports, ses membres comprennent mieux les retombées des mesures adoptées et sont en mesure de les bonifier.

La femme de 53 ans, qui est aujourd’hui membre et secrétaire du CLD de Yila, dans le territoire de Seke-Banza de la province du Kongo central, constate que le programme a donné lieu à un consensus sur le sens du mot « égalité » entre les femmes et les hommes dans son village.

Bonne nouvelle, des femmes sont désormais à la tête de cinq autres CLD de la région!

« Je suis fière de ce que nous avons fait. C’est un grand pas dans la bonne direction. Les femmes devraient toujours avoir voix au chapitre. C’est bon pour toute la communauté », renchérit Adolphine.