Soutenir une coopérative agricole camerounaise pour assurer la subsistance et la sécurité alimentaire de ses membres
Récits
Un programme en milieu rural camerounais collabore avec une coopérative agricole autochtone pour aider ses membres à adapter leurs pratiques aux changements climatiques.
Le sol de Mbalmayo, une commune située à une heure de Yaoundé, la capitale camerounaise, est riche, fertile et idéal pour l’agriculture. La commune – véritable carrefour en matière de commerce et de transport – est aussi reconnue pour la qualité de ses textiles, de son artisanat et de sa production fruitière et légumière.
Si la culture principale est le maïs, on y cultive également d’autres aliments de base dont les récoltes sont plus fréquentes, comme le plantain et le manioc. On y expérimente aussi d’autres cultures peu courantes dans la région, dont la culture du chou, qui connaît un bon succès.
Malheureusement, les changements climatiques compliquent énormément les prévisions météorologiques et, par conséquent, le choix du moment idéal pour semer. De plus, la guerre en Ukraine a augmenté le coût des fertilisants. Enfin, les membres de la coopérative, qui pratiquent une agriculture pluviale, manquent de ressources et d’accès au crédit, ce qui les rend vulnérables.
Le programme agricole mené par le partenaire local de Cuso International, le ministère de la Promotion de la femme et de la famille, a pour objectif d’accroître la résilience des cultivateurs et cultivatrices aux conséquences des changements climatiques. Pratiquer une agriculture climato-intelligente les aidera à assurer leur subsistance et leur sécurité alimentaire à long terme.
Treize femmes et quatre hommes participent au programme. En recourant à des pratiques durables, comme l’agroforesterie et la conservation des sols, les participants et participants limitent la dégradation de l’environnement et augmentent leur résilience aux changements climatiques.
« Nous avons appris beaucoup de choses : comment vendre nos produits dans les marchés et comment améliorer la santé du sol pour accroître notre rendement. Nous avons un bon partenariat avec Cuso International, et notre situation s’améliore. Nous espérons continuer dans cette voie. Nous avons encore beaucoup à faire », conclut Essadjo Kono Emilienne qui assure la direction de la coopérative.
Grâce à ses activités de formation et de renforcement des capacités en agriculture, le programme améliore la nutrition et l’indépendance économique des femmes et des filles de la région. De plus, l’aide et la formation reçues pour accroître l’efficacité agricole font en sorte que les femmes et les filles, qui sont souvent responsables des tâches domestiques et non rémunérées, ont plus de temps pour mener d’autres activités.
En outre, les membres de la coopérative s’entraident énormément. Lorsque le mari d’une des membres est décédé, tout le monde a mis la main à la pâte pour l’aider. Au Cameroun, il est courant qu’une femme doive arrêter de travailler toute une année après le décès de son mari. Les membres de la coopérative ont donc cultivé son lopin de terre à sa place pour qu’elle puisse nourrir ses enfants.
Le prochain objectif de la coopérative est de construire un magasin général où les membres pourront vendre leurs produits. Par la suite, les membres souhaitent acheter de l’équipement pour transformer et moudre le maïs pour en faire de la farine et de la semoule.