Semer l’espoir en Tanzanie grâce à de meilleurs gagne-pain

Récits

Marcelina Lubuva-Tanzania/Cuso

Dans la région de Morogoro, la coopérante-volontaire Marcelina Lubuva apprend les pratiques agricoles exemplaires aux personnes inscrites au projet Modèle d’affaires kizimba (projet MAK). Ce projet géré par la Sokoine University Graduate Entrepreneurs Cooperative (SUGECO) encourage les femmes et les jeunes à se tourner vers le travail autonome en agriculture et en agroalimentaire.

« Les personnes qui acquièrent de nouveaux savoir-faire sont comme des semences qui grandissent et fleurissent, explique Marcelina. Je suis fière du travail que nous faisons. Les gens qui acquièrent de nouveaux savoirs et savoir-faire rapportent cette expertise dans leur village. En améliorant leurs pratiques, ils peuvent optimiser leurs récoltes, générer plus de profits, augmenter leurs revenus et améliorer leurs conditions de vie. »

Grâce au soutien de Cuso International, à la supervision de la SUGECO et à la contribution de partenaires gouvernementaux, universitaires et privés locaux, le projet MAK octroie aux femmes et aux jeunes de petits lopins de terre pour y cultiver des produits populaires sur les marchés, comme la mangue, le soya et les piments. Plus de 1 000 hectares ont été attribués dans le cadre de ce projet. L’équipe a notamment effectué un projet pilote avec le piment habanero (variété Loleza). Résultat : des piments habaneros seront bientôt semés à grande échelle dans la ferme Dakawa, dans le district de Mvomero de la région de Morogoro.

« Les récoltes sont exceptionnelles. On récolte 180 paniers de piments habaneros par semaine sur un demi-hectare, souligne Marcelina. Les femmes et les jeunes, qui sont payés au panier, font trois récoltes par semaine. Le projet permet aussi la création d’emplois de journaliers, de livreurs et de vendeurs au marché, la plupart occupés par des femmes et des jeunes. »

Three volunteers with a harvest of peppers, Tanzania.

Le modèle Kizimba fournit aux femmes et aux jeunes des parcelles de terrain spécialement créées pour cultiver des produits à forte demande du marché, tels que la mangue, le soja et les piments. Photographe : Pevil Albert.

Marcelina (une Tanzanienne ayant grandi dans une famille agricole à Moshi, dans la région du Kilimandjaro, et ayant étudié à l’Université d’agriculture de Sokoine) est convaincue de l’importance de ce projet pour répondre aux besoins criants dans le secteur agricole tanzanien. « Plus de 75 % de la population travaille en agriculture. Or, l’adoption des pratiques agricoles exemplaires est souvent lente et l’expertise pour aider les agriculteurs est limitée », explique-t-elle.

« J’aime voir les jeunes plus présents en agriculture et en agroalimentaire. Et j’adore les voir acquérir de nouvelles compétences et relever les défis du domaine horticole », poursuit Marcelina.

En plus de former les superviseurs des fermes et de gérer les lopins de terre du projet MAK, Marcelina travaille avec des stagiaires mis en contact avec la SUGECO par l’entremise de l’Agence tanzanienne de services de placement. Elle donne aussi des cours théoriques et pratiques sur les techniques agricoles, la gestion agricole (transplantation, désherbage et éclaircissage), la gestion de pépinière (semis, greffe et bourgeonnement), l’épandage de pesticides, les techniques pré et post-récoltes, l’utilisation de fertilisants, la culture en plein champ, la culture en serre et la culture sous cage grillagée.