Redonner espoir en offrant de nouvelles perspectives en Colombie

Récits

Roselin

Pour bien des Vénézuéliens, l’exil est la seule option possible.

Avant de migrer en Colombie, Roselin, une femme de 40 ans, n’avait qu’un verre d’eau potable par jour à partager avec ses 2 filles. L’accès à de l’eau potable était un luxe…

« Nous n’arrivions pas à joindre les deux bouts », explique-t-elle.

Roselin, comme des millions d’autres personnes, a donc pris la dure décision de quitter le Vénézuéla en raison des conflits politiques qui déchirent son pays. Elle savait que c’était le seul moyen d’offrir une vie meilleure à ses filles.

« On n’avançait plus, on reculait, ajoute-t-elle. Et un bon jour, on réalise qu’on est devenu égoïste parce qu’on doit survivre et conserver le peu qui reste. »

Pour bien des familles vénézuéliennes, cela signifie partager une maigre assiette entre plusieurs personnes, raconte Roselin.

« J’en suis venue à un point où je ne pensais qu’au prochain repas ou à la façon de trouver de l’eau potable. Manger deux repas par jour était devenu un luxe, et je ne parle pas d’un bon repas. Simplement un repas préparé avec ce qu’on arrivait à trouver », renchérit-elle.

Heureusement, Roselin envisage maintenant un avenir plus rayonnant pour ses deux filles, Natalie (20 ans) et Camila (15 ans).

À son arrivée en Colombie, Roselin était complètement perdue et ne savait pas comment s’y prendre pour trouver du travail. Au Vénézuéla, elle était enseignante, mais elle avait toujours rêvé de se lancer en affaires. Grâce au programme SCOPE (projet colombien de possibilités de consolidation de la paix et d’emplois durables) de Cuso International, elle a pu obtenir de l’aide pour démarrer une petite entreprise d’artisanat, M&M Diseno y Arte by Roselin.

Le programme SCOPE offre des débouchés et des solutions concrètes aux femmes, aux jeunes, aux victimes de conflits armés, aux migrants et aux populations marginalisées de Colombie, en partenariat avec les secteurs public et privé. Comment? En leur permettant d’acquérir les compétences nécessaires pour gagner décemment leur vie et contribuer à l’économie locale. De plus, e accordant une grande importance à l’égalité homme-femme et l’inclusion sociale, le programme garantit l’intégration des migrants au marché du travail formel colombien.

Roselin, pour sa part, a maintenant les outils pour nourrir sa famille, ce qui ravivé sa confiance en elle. Avant de participer aux ateliers sur le milieu des affaires, Roselin manquait de motivation et avait du mal à accepter qu’elle ne retournerait pas au Vénézuéla. « C’est difficile d’exprimer les émotions relatives à notre exil tout en gardant mon calme pour mes enfants, souligne Roselin. Je ressentais un fort sentiment d’échec. »

Aujourd’hui, Roselin constate à quel point ces ateliers l’ont aidée à surmonter le deuil de sa terre natale. Le programme l’a aidée à développer un sentiment d’appartenance, de même que plusieurs compétences en affaires, particulièrement en comptabilité. Elle est maintenant confiante et souhaite s’impliquer dans sa nouvelle communauté.

« Je fais du bénévolat dès que j’en ai l’occasion », raconte Roselin en ajoutant du même souffle qu’elle travaille à des projets pour aider d’autres migrants à trouver du travail. Elle prévoit d’ailleurs faire croître son entreprise et ouvrir une boutique près de la côte caribéenne.