En RDC, des puits d’eau potable sauvent des vies

Récits

water wells

En République démocratique du Congo (RDC), un pays dévasté par la guerre civile et la corruption, avoir accès à de l’eau potable est une question de vie ou de mort. Pour les femmes et les filles, le problème est encore plus criant. Esther Mamona Wamba, une Congolaise de 39 ans du village de Kiobo, dans le territoire de Seke-Banza, est bien placée pour le savoir.

« Il arrive qu’on manque d’eau pendant des jours, explique-t-elle. Les sentiers peuvent être dangereux, même mortels. Pas seulement à cause de l’état du sentier lui-même, mais parce que bien des femmes et des filles y son attaquées, violées et même tuées. »

La RDC est l’un des pays les plus pauvres de la planète. Environ 72 % de la population vit avec 2,30 $ par jour, soit moins que le prix d’une bouteille d’eau. Les sources d’eau potable y sont rares, et ce sont les femmes et les filles qui doivent aller en chercher. Des femmes comme Esther Mamona Wamba.

Cette chef de famille marche au moins six kilomètres par jour pour puiser de l’eau potable. Une tâche colossale, comme on peut l’imaginer. Mais en plus, le sentier est parfois impraticable, ce qui l’empêche d’aller chercher de l’eau pour sa famille. « Lorsqu’il pleut, la rivière déborde. C’est alors quasi impossible de se déplacer, souligne Esther. Il arrive qu’on manque d’eau pendant des jours parce que la situation est trop risquée. » En plus des dangers associés au terrain accidenté, les femmes et les filles risquent d’y être attaquées, violées et même tuées. En d’autres mots, le simple fait d’aller chercher de l’eau met les Congolaises en péril.

Devant cette triste constatation, Cuso International s’est associé avec l’organisme local Actions concertées pour le développement durable (ACODED) pour financer la construction de cinq puits faciles d’accès. Ces puits ont été construits dans cinq villages afin de réduire le lourd fardeau porté par les femmes comme Esther, ainsi que les risques de violence sexiste. « Ces puits font en sorte que les femmes et les filles n’ont plus à mettre leur vie en péril, explique Virginie Ebner, représentante de pays de Cuso International en RDC. Ils vont littéralement sauver des vies. »

Les filles qui devaient parcourir de longues distances pour aller chercher de l’eau seront invitées à retourner sur les bancs d’école. Les femmes qui risquaient de se faire attaquer pourront remplir leurs rôles et responsabilités avec un plus grand sentiment de contrôle et d’équité. Les communautés autrefois divisées pourront s’unir pour célébrer cette solution durable longtemps attendue, qui profitera aux générations actuelles et futures. « L’accès à de l’eau potable était un problème dans notre village depuis des décennies, précise Esther. Lorsqu’on a appris qu’un puits serait construit, j’ai pleuré de joie. Je ne pensais pas avoir accès à de l’eau potable à seulement 100 mètres de chez moi de mon vivant. »

Vous pouvez contribuer à réduire la violence sexiste et le lourd fardeau porté par les femmes comme Esther. Faites un don sans tarder!