Élisabeth Yunga : une carrière de bénévolat engagée avec Cuso International
Récits

Après avoir pris sa retraite d’une carrière de 20 ans à titre de conseillère en égalité des genres, Elizabeth Yunga n’a pas choisi une vie tranquille. Elle a plutôt trouvé une nouvelle vocation avec Cuso International (Cuso), mettant sa passion pour l’égalité des genres et le développement communautaire au service du bénévolat. Ce nouvel engagement l’a menée aux quatre coins du monde — du Cameroun au Nigéria, en passant par la Dominique — où elle a relevé des défis aussi inattendus qu’enrichissants.
Ayant grandi au Cameroun, Élisabeth a toujours été animée par le désir d’autonomiser les autres, travaillant avec des organisations comme Plan International et Save the Children. Sa retraite n’a en rien freiné cette motivation.
« J’aime redonner à la communauté. C’est gratifiant de soutenir les gens tout en apprenant d’eux », explique-t-elle.
Pour Élisabeth, le bénévolat est devenu une façon de partager son expertise tout en s’immergeant dans de nouvelles cultures et en relevant de nouveaux défis.
Au cours des 18 derniers mois, Élisabeth a participé à trois mandats avec Cuso. Son parcours a commencé au Nigéria, où elle a collaboré avec Education as a Vaccine (EVA) et le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA). Elle s’est ensuite rendue en Dominique, où elle a passé sept mois à élaborer un manuel de formation sur l’égalité des genres pour le Bureau du genre du ministère de la Santé.
En Dominique, Élisabeth a été confrontée à une réalité bien différente. Contrairement aux ministères dédiés qu’elle avait connus au Nigéria et au Cameroun, le Bureau du genre de la Dominique était une petite unité rattachée au département des services sociaux du ministère de la Santé. Cette structure limitait sa capacité à faire entendre les enjeux liés à l’égalité des genres à l’échelle nationale. De plus, plusieurs membres du personnel manquaient de connaissances claires sur l’intégration de la dimension genre. La résistance à l’égalité des genres était bien réelle.
« J’ai dû trouver une façon de les aider à comprendre ce qu’ils vivaient », raconte-t-elle. « J’ai donc conçu une session sur la gestion du changement et la résistance à l’égalité des genres, que nous avons explorée ensemble. »
Mais les défis ne s’arrêtaient pas là. Le contexte en Dominique était très différent de celui de l’Afrique.
« Le genre, ce n’est pas la même chose partout. En Afrique, on fait face à des problèmes comme les mutilations génitales féminines, les mariages précoces, ou encore le fait que des parents n’envoient pas leurs filles à l’école. Ce n’est pas le cas en Dominique », explique Élisabeth.
Le pays affiche un meilleur taux de scolarisation chez les filles et moins de mariages précoces, mais la violence basée sur le genre demeure une préoccupation majeure.
« Avec le personnel, nous avons dû revoir les scénarios dans le manuel de formation pour qu’ils reflètent la réalité de la Dominique », dit-elle.
Même si plusieurs ONG luttent activement contre la violence basée sur le genre, Élisabeth a remarqué une lacune importante : on traite les symptômes, sans s’attaquer aux causes profondes.
« Il faut former les intervenants à analyser une situation de violence en profondeur, une fois que la sécurité de la survivante est assurée », explique-t-elle.
Dans son manuel, Élisabeth encourage les intervenants à aller au-delà de la crise immédiate.
« Il faut chercher à comprendre pourquoi l’agresseur agit ainsi, même s’il est en prison », dit-elle. En mettant aussi l’accent sur le parcours de l’agresseur, elle espère favoriser un véritable changement à long terme.
« Cela aidera aussi les prestataires de services à lui offrir le soutien nécessaire pour qu’il comprenne les répercussions de ses gestes sur l’ensemble de la famille », ajoute-t-elle.
Pour Élisabeth, le bénévolat avec Cuso a été une expérience des plus enrichissantes. Son manuel a été bien accueilli par le personnel local et partagé avec d’autres bureaux de Cuso dans différentes régions. Elle est fière de savoir que son travail, soutenu par Cuso, continuera de bénéficier à d’autres communautés.
Elle insiste sur l’importance de l’engagement, de la patience et de la flexibilité pour toute personne envisageant le bénévolat avec Cuso.
« Il faut être prêt à s’engager et à faire preuve de patience », souligne-t-elle. « Ce que vous trouvez sur le terrain ne correspondra pas toujours à ce que vous aviez imaginé, mais avec l’appui de Cuso International et une attitude ouverte, vous pouvez vraiment avoir un impact. »
Faire du bénévolat avec Cuso International
Depuis plus de 62 ans, Cuso facilite des mandats de coopération volontaire, envoyant plus de 14 000 professionnel·les qualifié·es dans plus de 100 pays. Avec des placements en Afrique, en Amérique latine, dans les Caraïbes et dans le Nord canadien, Cuso propose des occasions de bénévolat dans divers domaines : agriculture, développement économique, éducation, égalité des genres, et plus encore.
Les bénévoles reçoivent une formation complète, l’hébergement sur place, les billets d’avion aller-retour, une assurance santé et une allocation de subsistance modeste.
Vous cherchez une façon concrète de vous engager et de contribuer à un monde meilleur? Découvrez les possibilités offertes par Cuso International et voyez comment vous pouvez faire une réelle différence.