Éducation et emploi riment avec succès
Récits
Mariana souhaite plus que tout que ses deux filles puissent étudier et n’aient pas à travailler dès leur tout jeune âge, comme ce fut le cas pour elle.
Cette victime des conflits armés en Colombie est en train de réaliser son rêve grâce à sa participation à Trabajamos por la migración (Travailler pour la migration), une initiative dirigée par Cuso International et financée par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR). Ce programme encourage les réfugiés et les personnes déplacées contre leur gré, notamment les femmes et les jeunes vulnérables, à intégrer le marché de l’emploi formel.
À la rentrée des classes, c’est le cœur tranquille que Mariana a vu ses filles se ruer dans les allées du supermarché pour choisir leurs crayons de plomb, leurs taille-crayons, leurs marqueurs, leurs cahiers de notes, leurs cartables et leurs stylos de toutes les couleurs. Pour la première fois de sa vie, elle savait qu’elle avait assez d’argent pour acheter toutes leurs fournitures scolaires. Tout ça grâce à son nouvel emploi dans une entreprise agroalimentaire.
Mariana est convaincue que de nouveaux débouchés s’ouvrent pour les femmes comme elle, qui pourront enfin trouver un bon emploi avec un revenu stable. Pas moins de 52 % des 1 586 migrants ayant intégré le marché de l’emploi formel grâce à Trabajamos por la migración sont des femmes.
« J’ai 45 ans. Il n’y a pas beaucoup d’emplois pour les femmes de mon âge. C’est très important que les femmes chefs de famille comme moi aient de meilleures perspectives d’emploi », souligne Mariana.
Dans sa jeunesse, elle n’aurait jamais imaginé pouvoir gagner le salaire minimum obligatoire. Très tôt, Mariana a commencé à travailler comme employée de maison à Medellín, après avoir dû quitter l’État de Chocó. Pendant trois ans, son mari, leurs deux fils aînés, leurs deux cadettes et elle ont vécu dans un petit village côtier. C’était tout simplement inimaginable d’y trouver un emploi au salaire minimum.
« Au village où nous étions, seuls les hommes pouvaient récolter le riz », précise-t-elle.
Aujourd’hui, Mariana illustre à merveille que les femmes déplacées peuvent intégrer durablement le marché de l’emploi formel. Le programme Trabajamos por la migración comprend des formations en recherche d’emploi, de l’aide pour traverser le processus de recrutement et de sélection des entreprises partenaires et des activités de suivi pour assurer une transition en douceur dans le nouveau milieu de travail des participants.
En plus de payer leurs études, Mariana souhaite permettre à ses filles de poursuivre leurs passions. Le rêve de sa cadette est de jouer du piano, et Mariana est bien décidée à le concrétiser.