Des Éthiopiennes développent leur confiance en soi et leurs talents de leader grâce à un programme éducatif.
Récits
« La formation sur les savoir-être m’a permis de croire en moi, de croire que je pouvais être une leader. » – Lelise
Lelise, qui parvenait difficilement à fréquenter l’école tout en aidant sa mère, était sur le point d’arrêter ses études.
Cette élève de 12e année de l’école secondaire d’Asosa dans la région de Benishangul-Gumuz, en Éthiopie, vit avec sa mère. Les deux femmes doivent donc subvenir seules à leurs besoins. Épuisée par ses longues journées passées à fréquenter l’école tout en travaillant comme domestique pour aider sa mère, Lelise pensait souvent à abandonner ses études.
« J’étais déjà épuisée à mon arrivée à l’école parce que j’avais travaillé avant, explique-t-elle. Parfois, je n’allais même pas en classe parce que j’avais trop de travail. »
Lelise envisageait même de se marier très jeune pour s’évader de cette vie stressante. Toutefois, elle savait qu’en se mariant tôt, sans avoir terminé ses études, elle risquait de s’exposer à de la violence conjugale. Elle savait que c’était un choix de vie dangereux, mais elle avait l’impression de ne pas avoir d’autres issues.
Le destin en voulait autrement. Lelise a eu la chance de découvrir le programme Les filles aussi (U-Girls 2) de Cuso International et de s’y inscrire. C’est, d’après elle, l’une des meilleures décisions de sa vie!
Lancé en 2019, le programme Les filles aussi offre aux femmes et aux filles des ressources, des formations et de l’aide financière pour poursuivre leurs études. Il offre également de la formation sur les inégalités homme-femme aux familles et aux leaders locaux, dont les enseignants. L’objectif ultime : changer les attitudes et promouvoir l’égalité des femmes en éliminant les obstacles qui les empêchent d’accéder aux études postsecondaires.
Grâce à ce programme, Lelise a eu droit à une formation en leadership, à du matériel scolaire, à un uniforme et à des chaussures. Résultat : elle se sent maintenant à sa place à l’école, ce qui la motive à poursuivre ses études.
De plus, l’aide financière mensuelle versée par le programme lui permet de réduire ses heures de travail comme domestique et de passer plus de temps sur les bancs d’école. « Avant, je travaillais quatre jours par semaine. Aujourd’hui, je travaille seulement deux jours par semaine, je peux donc passer le reste du temps à l’école, explique Lelise. Cela a changé ma vie. »
Mais Lelise ne manquait pas seulement de temps et d’argent. Elle était aussi très timide et n’osait pas s’exprimer. Elle n’avait pas assez confiance en elle pour poursuivre ses rêves.
Heureusement, sa formation en leadership, sa formation sur les savoir-être, ses cours d’anglais et son atelier sur la santé reproductive lui ont permis de cultiver son estime de soi.
« La formation sur les savoir-être m’a permis de croire en moi, de croire que je pouvais être une leader, constate Lelise. Je sais maintenant que je peux réaliser mes rêves. Ce programme nous aide à ne plus trouver d’excuses à notre situation. »
La visite de groupe d’une université locale l’a aussi énormément inspirée. Elle y a rencontré des étudiantes qui lui ont raconté leur parcours et les moyens utilisés pour surmonter les obstacles à la poursuite de leurs études.
Lelise se sent maintenant libre. Elle rêve d’aller à l’université, d’obtenir son diplôme, de commencer une carrière et d’aider d’autres jeunes filles qui, comme elles, ont de la difficulté à fréquenter l’école.
Au cours de la dernière année, 400 femmes et filles de la région de Benishangul-Gumuz ont eu droit, comme Lelise, à du matériel scolaire, à de la formation, à du tutorat et à de l’aide financière grâce au programme Les filles aussi.
Ce programme est le résultat d’un partenariat avec le Bureau régional de l’éducation de la région de Benishangul-Gumuz, cinq écoles secondaires et l’Institute of International Education.