De l’aide financière aux études permet à des filles de fréquenter l’école en Éthiopie
Récits
Depuis plus d’un an, Sebrina travaille comme employée de maison et s’occupe de ses deux petits frères. La jeune femme de 19 ans, qui réside à Assosa, en Éthiopie, travaille également d’arrache-pied pour terminer ses études secondaires et poursuivre des études universitaires.
« Chaque jour, après ma journée d’école, je fais du ménage et des repas pour d’autres familles afin de loger et nourrir mes frères, explique Sebrina. Mes parents m’ont aidée le plus qu’ils pouvaient, mais depuis qu’ils ont tout perdu, je dois subvenir à mes besoins et à ceux de mes frères. Le tout en essayant de poursuivre mes études. »
À la fin de 2020, lorsque les conflits ethniques se sont intensifiés dans la région, ses parents ont perdu leur maison et leur propriété situées dans la région d’Oromia, à quelque 200 kilomètres d’Asosa. Les parents et les sœurs de Sebrina sont restés au village, où ils vivent dans un camp de fortune installé dans l’enceinte de l’école pour les victimes des conflits. Ses deux frères, quant à eux, sont venus la rejoindre à Asosa, où Sebrina étudiait.
La vie est extrêmement stressante dans la région. Pour les femmes et les filles, les pressions quotidiennes sont encore plus fortes, puisqu’elles doivent s’occuper de la famille et travailler la terre. Bon nombre d’entre elles sont forcées de se marier à un très jeune âge, même si le mariage précoce est illégal.
« Lorsqu’on vient d’une famille pauvre, la vie est extrêmement difficile. On doit travailler fort et contribuer financièrement à la survie de la famille dès un très jeune âge », explique Sebrina en ajoutant du même souffle que sa mère l’a toujours encouragée à poursuivre ses études. « L’insécurité et les problèmes politiques en Éthiopie rendent le travail et les études quasiment impossibles. Les produits de base sont devenus inabordables en raison des conflits et de l’insécurité, et les personnes comme moi ne parviennent pas toujours à trouver de quoi manger », constate-t-elle.
Heureusement, Sebrina reçoit de l’aide du projet Les filles aussi pour continuer ses études. Depuis 2019, ce projet soutenu par Cuso International fournit des ressources, de la formation et de l’aide financière à des femmes et des filles qui souhaitent étudier.
« Ce programme outille les filles afin qu’elles deviennent des leaders dans différents domaines, explique Sebrina. Sans cette aide, j’aurais du mal à joindre les deux bouts, à suivre mes cours et à acheter mon matériel scolaire. »
Au cours de la dernière année, 400 femmes et filles de la région de Benishangul-Gumuz ont eu droit à du matériel scolaire, à de la formation, à des tutoriels et à de l’aide financière grâce au projet Les filles aussi. Le projet est le résultat d’un partenariat avec le Bureau régional de l’éducation de la région de Benishangul-Gumuz, cinq écoles secondaires et l’Institute of International Education. De plus, le personnel scolaire a droit à de la formation sur les inégalités homme-femme.
Depuis qu’elle reçoit cette aide financière et ce soutien scolaire, Sebrina constate qu’elle a plus confiance en elle et qu’elle peut enfin planifier ses études universitaires. Elle souhaite d’ailleurs que toutes les Éthiopiennes aient aussi cette chance.
« J’espère que toutes les femmes auront l’aide nécessaire pour réaliser leurs rêves, prendre leurs propres décisions et contribuer activement à la société », ajoute-t-elle.
Grâce à nos généreux donateurs, des femmes et des filles comme Sebrina peuvent se concentrer sur leurs études et devenir des moteurs de changement dans leur communauté. Aidez-les à changer le monde en faisant un don sans tarder.