Changements d’attitudes dans une culture dominée par les hommes

Récits

Three women smiling

Les Éthiopiennes sont à développer des stratégies pour atteindre l’égalité entre les sexes sur les campus universitaires et dans la société en général. Confronter les inégalités d’une culture dominée par les hommes est essentiel pour assurer la réussite et l’épanouissement des femmes.

En plus d’être surchargées de travail, peu valorisées et peu reconnues, les Éthiopiennes n’ont pas les mêmes droits que les hommes au sein de leur famille, des universités et de la société dans son ensemble.

Voilà certaines des réponses que Grace Puja, coopérante-volontaire et conseillère en relations hommes-femmes de Cuso International, a obtenues lorsqu’elle a demandé aux participants de son atelier de sensibilisation à l’égalité entre les sexes, à l’Université Madda Walabu, de nommer les principaux facteurs contribuant aux inégalités.

« Les participants ont aussi mentionné la socialisation, la religion et la dépendance économique des femmes, précise Grace. De plus, ils ont souligné le lien entre la pauvreté et la violence faite aux femmes. »

Pour combattre les croyances tenaces que les femmes sont inférieures aux hommes, les participants ont proposé de changer la façon de socialiser les filles et les garçons dès l’enfance. Les deux représentants des deux sexes devraient avoir droit aux mêmes outils, aux mêmes encouragements et à la même éducation. Ils sont d’avis que toute la population devrait être formée et sensibilisée à la question.

« Ces défis nécessitent des stratégies auxquelles doivent participer tous les membres de la société, les femmes comme les hommes, pour s’attaquer à toutes les formes de discrimination fondée sur le sexe, la situation économique, les capacités, et toutes les autres formes d’inégalités sociales », précise Grace.

En ce qui concerne l’Université, les participants à l’atelier affirment que sa haute direction – qui est largement dominée par des hommes – devrait suivre des formations de sensibilisation. Il faudrait également y embaucher plus de femmes, car seulement trois des quarante-cinq membres de la direction sont des femmes.

« Bien des étudiantes de l’Université viennent de milieu rural défavorisé. Ces femmes sont vulnérables aux abus sexuels en échange d’argent ou de meilleures notes, explique Grace. Certaines d’entre elles reçoivent de l’aide du Bureau de services aux femmes, qui leur donne de l’argent, des serviettes hygiéniques, du savon, des cahiers et des stylos, par exemple. Mais ce qu’elles reçoivent ne suffit pas à répondre à leurs besoins. »

Les participants à l’atelier (plus de 55 professeurs et employés administratifs des campus de Robe, Goba et Shashamene) affirment qu’ils ont demandé à l’Université de mettre en place des politiques et des procédures pour favoriser l’égalité hommes-femmes et l’inclusion sociale. Ils ont également proposé que l’Université adopte une politique en matière de harcèlement sexuel.

« C’est un franc succès, souligne Grace. Je suis très stimulée par les idées des participants et par la détermination des employés et des étudiants à transformer positivement la société éthiopienne. »

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