Du Sierra Leone aux projecteurs : parcours d’une pionnière en santé communautaire
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Pour l’ancienne coopérante volontaire de Cuso International Nancy Edwards, la santé globale n’est pas qu’une voie professionnelle : c’est une réelle mission de vie qui évolue au gré de ses expériences.
Impliquée avec Cuso au Sierra Leone de 1978 à 1981, Nancy a donné temps et expertise en tant qu’infirmière communautaire, enseignant à des élèves en formation et supervisant leur travail terrain dans le cadre d’un programme novateur de soins de santé primaires.
« C’est le genre d’expérience qui change une vie. J’ai tant appris au contact des étudiants et étudiantes en soins infirmiers, des villageois et des villageoises, des sage-femmes, des chefs traditionnels et autres agents de santé », raconte Nancy. « Et ces apprentissages m’ont ensuite suivie, tant dans ma vie personnelle que professionnelle. »
Cette expérience jeta les bases de nombreuses années d’engagement et d’influence. Dans le cadre de son premier poste universitaire en 1984, elle choisit d’intégrer une perspective approfondie de la santé mondiale dans son travail. « J’ai pu appliquer les expériences en santé communautaire que j’avais acquises en Sierra Leone à d’autres contextes, notamment au Pakistan, en République populaire de Chine, en Jamaïque, ainsi qu’à mon travail en santé communautaire au Canada », confie-t-elle.
« Ce fut à la fois un privilège et une expérience empreinte d’humilité de pouvoir retourner sur le continent africain plus tard dans ma carrière, en tant que chercheure, afin de codiriger des études dans plusieurs pays sur le VIH/SIDA. »
Nancy est une professeure distinguée et professeure émérite à l’Université d’Ottawa, où elle a été directrice de l’Unité de recherche en santé communautaire de 1994 à 2009, ainsi que directrice du programme de doctorat en santé des populations de 2000 à 2002 et de 2015 à 2016. Elle détient trois doctorats honorifiques et a reçu de nombreux prix.
Mais aujourd’hui, elle entame un nouveau chapitre de sa vie. Elle vient d’écrire Rethinking Good Intentions, une pièce de théâtre basée en grande partie sur ses mémoires (Not One, Not Even One : A Memoir of Life Altering Experiences in Sierra Leone, West Africa).
« J’avais envie de rejoindre un public plus large, et peut-être différent de celui des mémoires. J’ai découvert le théâtre populaire en Sierra Leone, où j’ai pu expérimenter la force des traditions orales et du récit. Le format théâtral semblait donc idéal pour partager certaines de mes expériences dans ce pays d’Afrique de l’Ouest » raconte-t-elle.
« J’ai réalisé qu’une pièce de théâtre permettait de provoquer des discussions parmi les étudiants et étudiantes intéressés par le développement international et/ou la santé mondiale, d’une manière différente des lectures académiques. »
À l’été 2024, Nancy a présenté la pièce lors de cinq festivals de théâtre alternatif, ainsi que devant d’autres publics, y compris trois universités. Certaines ont même organisé des panels après les représentations, où les participants et participantes ont pu partager leurs réflexions et discuter. À l’Université Trent, Nancy a rencontré des étudiants et étudiantes en soins infirmiers qui préparaient leurs stages cliniques internationaux. Après avoir visionné la pièce en ligne, ils et elles ont pu partager virtuellement leurs réflexions et échanger sur les divers enjeux soulevés.
Cet été, elle présentera la pièce lors de la conférence de l’Association canadienne d’études africaines, en juin, ainsi qu’au Victoria Fringe Festival, en août. Des discussions sont en cours pour d’autres représentations possibles.
Pour en savoir plus, visitez le site web de Nancy et l’onglet Play (pièce).