Un programme aide les Camerounaises à poursuivre une carrière en informatique.

Récits

Cameroon Program helps women pursue a career in IT

Partout au Cameroun, des étudiantes possèdent de l’expertise dans des domaines aussi variés que le génie ou la pharmacie, sans toutefois avoir les bonnes compétences techniques pour décrocher un emploi. Pour les femmes, il est encore plus difficile d’entrer dans le secteur des nouvelles technologies, qui est encore majoritairement masculin.

Habiba est l’une de ces étudiantes. Cette ingénieure en logiciels et en systèmes d’information s’est inscrite au programme de TechWomen Factory de Cuso International pour approfondir ses compétences en codage et en visualisation de données. L’étudiante en science des données affirme que le programme lui a donné un second souffle et lui a ouvert des portes.

« Je rêve d’améliorer la place des femmes dans le Nord du Cameroun. On dit toujours que la science des données est un domaine dominé par les hommes. Les femmes qui s’intéressent à l’intelligence artificielle ou à la science des données sont souvent ridiculisées », souligne Habiba.

Le programme TechWomen Factory a été créé en 2021 en partenariat avec le Cameroon Youth School Tech Incubator (CAYSTI). Le programme aide les femmes sans emploi ou sous-employées de 18 à 35 ans en ajoutant à leur arc les compétences numériques essentielles dans le marché du travail d’aujourd’hui.

Depuis sa création, le programme a aidé 179 personnes, principalement des femmes, à intégrer pleinement le marché du travail et le monde numérique. Le programme compte trois formations de six mois en science des données, en arts numériques et en développement Web. Les personnes qui y participent font également un stage professionnel de trois mois.

Pendant le programme, Habiba a participé à un concours avec ses collègues. Son équipe, qui a créé une application pour prévenir les risques d’éclampsie chez les femmes enceintes, a gagné le concours.

« J’ai adoré la formation, précise Habiba. Nous avons fait des travaux d’équipes pour acquérir des connaissances en affaires, des compétences générales et des savoir-être. Pendant nos stages pratiques, nous étions dans différentes organisations où nous devions utiliser nos compétences pour répondre à des besoins réels et contribuer à l’amélioration des opérations. »

Habiba est déterminée à faire en sorte que le Nord du Cameroun soit plus ouvert aux femmes qui souhaitent s’accomplir professionnellement, notamment dans des postes décisionnels et dans le secteur de l’intelligence artificielle.

« J’aimerais également voir les sciences informatiques prendre de l’ampleur dans ma région natale, et j’aimerais encourager les filles à faire des études. Les filles ne devraient pas se résigner à se marier très jeunes et à interrompre leurs études. Au contraire, d’autres possibilités s’offrent à elles », ajoute l’ingénieure.

Habiba a fait le choix de poursuivre ses études après ses études secondaires au lieu d’avoir des enfants. Elle ressentait bien la pression sociale, mais sa famille immédiate l’a soutenue dans ses rêves. « Mais dès qu’on sort de notre cercle familial, on est catégorisées comme une personne de qui il faut se tenir loin », regrette Habiba.

Pourtant, soutient-elle, elle ne regrette pas sa décision d’avoir poursuivi ses études et sa carrière, au lieu de se marier et d’avoir des enfants tout de suite après son secondaire. « J’ai eu la chance d’avoir des parents compréhensifs qui m’ont toujours soutenue dans mes études et encouragée dans mes projets. Je ne regrette pas d’avoir étudié en génie et d’avoir participé au programme TechWomen Factory », conclut-elle fièrement.

Aidez d’autres jeunes femmes comme Habiba à réaliser leurs rêves. Donnez sans tarder!