Contribuer aux efforts de reconstruction après le typhon Haiyan aux Philippines

Récits

Young children in Philippines

Alan Orais était à la maison avec sa famille lorsque le typhon Haiyan a balayé les Philippines en 2013, dévastant des villages entiers sur son passage. Alors que les éléments se déchaînaient, il s’est fait la promesse de consacrer du temps pour aider sa communauté de toutes les manières possibles s’il survivait à ce typhon. Si sa maison et tous ses biens ont été détruits, à l’exception d’une vieille voiture, sa famille s’en est sortie indemne.

Cinq ans plus tard, Alan continue à remplir sa promesse. Encore aujourd’hui, il travaille avec des fermiers locaux afin de relancer leurs cultures. Il leur apprend à cultiver des arachides, leur fournit les semences nécessaires et les aide à obtenir l’équipement dont ils ont besoin. Il leur donne également des conseils en budgétisation et en planification des récoltes afin d’assurer leur prospérité.

Mais ce n’est pas tout! Alan achète également leurs récoltes à un prix juste et équitable, même si l’on peut trouver des arachides chinoises à faible coût sur le marché. Il les transforme ensuite en beurre d’arachide, qu’il vend localement.

Alan s’est aussi inscrit à un cours d’entrepreneuriat offert par le gouvernement afin d’agrandir son entreprise et d’aider encore plus les fermiers locaux. C’est dans ce cours destiné aux petites entreprises qu’il a rencontré les coopérants-volontaires de Cuso International, Marshall Bell et Tiffany Tong, qui sont aux Philippines pour aider les microentrepreneurs à développer leurs entreprises.

« L’étiquette de son produit était convenable, mais elle ne mettait pas de l’avant la valeur unique d’une production locale de beurre d’arachide, du champ à la table. Nous avons pris les temps de comprendre son désir d’aider les fermiers locaux et sa volonté de les mettre à l’avant-scène. Notre objectif ultime consistait à l’aider à intégrer sa mission dans son image de marque », explique Tiffany.

« Nous avons conçu trois prototypes d’images de marque et nous lui avons expliqué que chacune d’entre elles résonnait davantage auprès de certains publics cibles. Il a choisi la marque Farmer’s Harverst, qui correspondait parfaitement avec la mission de son entreprise. Nous avons créé de nouvelles étiquettes, un guide d’identité de marque et des messages clés, puis nous l’avons aidé à revoir ses énoncés de mission et de vision. »

Cette nouvelle image de marque a déjà permis à Alan de signer de nouveaux contrats de vente. « Ce fut très satisfaisant de voir le produit final », souligne Tiffany.

Tiffany et Marshall, un couple de Charlottetown, à l’Île-du-Prince-Édouard, font de la coopération volontaire aux Philippines depuis le mois de septembre 2017. Leur affectation avec Cuso International se terminera à la fin du mois d’avril 2018. Ce séjour sur le terrain leur a donné la possibilité de contribuer à la reconstruction en mettant à profit leur expertise professionnelle dans l’industrie alimentaire. Ils ont ainsi pu partager l’expérience de travail acquise préalablement dans un centre de développement de produits alimentaires.

« Le type d’aide dont ces microentreprises ont besoin diffère énormément de celle requise par la plupart des entreprises canadiennes avec lesquelles j’ai travaillé, précise Marshall. Comme la majorité de leur production se fait à la maison, leurs besoins sont très basiques. Si chaque entreprise est unique, elles font néanmoins face à des difficultés similaires. Je pense entre autres à la prolongation de la durée de vie de leurs produits, à des emballages plus appropriés et à de meilleures étiquettes. »

Comme le dit si bien Marshall, agir comme mentor auprès de ces gens « est une occasion de donner au suivant pour toute l’éducation et les expériences que nous avons eu la chance d’avoir, tout en vivant une aventure transformatrice. »

Pendant leur séjour sur le terrain, Tiffany et Marshall ont aidé 30 entreprises au total. Celle d’Alan, bien sûr, mais également des petites entreprises de produits alimentaires (chips de banane, vin d’eau de coco, pâtisseries, etc.), un producteur de lait de buffle asiatique, des tisserands et même un propriétaire de pompes funèbres!

« Nous les avons rencontrés individuellement pour bien comprendre leur situation et leurs défis, explique Tiffany. Je leur disais toujours que nous n’avions malheureusement pas de baguette magique et que nous allions devoir travailler fort tous ensemble pour avancer. »

Si leur affectation n’a pas toujours été de tout repos, Tiffany considère que leur aventure lui a permis de s’ouvrir les yeux. « Vivre dans une culture complètement différente (ce que nous voulions, par ailleurs) est un rappel constant que toutes nos certitudes doivent être relativisées, souligne-t-elle. J’ai beaucoup appris sur la vie, sur mon travail et sur moi-même. Et ce fut extrêmement valorisant et productif de m’éloigner de ma vie quotidienne et de reprendre contact avec moi-même. J’ai fait un bon bout de chemin dans ma réflexion sur ce que je peux faire pour changer le monde et sur la façon de m’y prendre pour y parvenir. »

Nous espérons de tout cœur que vous ferez un don sans tarder pour nous aider à envoyer notre prochaine cohorte de coopérants-volontaires sur le terrain, où ils participeront à des projets porteurs et novateurs.