Illuminer la vie de caféicultrices honduriennes

Récits

Coffee farm in Honduras

Betty et Karla Fernandez travaillent de longues journées pour produire un café de qualité. Les deux sœurs font partie de la Nation autochtone Tolupan. Elles vivent dans le village éloigné d’Agua Sucia, sur la côte nord-ouest du Honduras, où elles cultivent des caféiers de la variété Catuai et Catimor.

« Nous nous sommes lancées dans la caféiculture parce que nous n’avions pas d’autres débouchés, explique Karla qui est partie de zéro en 2013. Cela nous permettait aussi d’embaucher des gens et de générer des revenus pour notre famille. »

Mais l’une des grandes difficultés rencontrées par les deux sœurs, c’est l’absence d’électricité et d’eau courante. Malgré tout, elles travaillent d’arrache-pied pour produire l’un des meilleurs cafés de la région. Leur production biologique gagne en popularité, en plus d’avoir reçu plusieurs prix ces dernières années.

« Les sœurs Fernandez d’Agua Sucia n’ont pas la vie facile. Elles n’ont ni électricité, ni eau courante, ni moyens de transport, explique Gerry Moodie, un volontaire de Cuso International et de l’Alliance hondurienne pour le café (AHC) qui agit comme conseiller en affaires. Elles doivent marcher quatre heures en montagne pour se rendre en ville. »

L’AHC travaille avec des coopératives et de petits caféiculteurs et caféicultrices afin de les aider à commercialiser, vendre et exporter du café de qualité supérieure à l’international, sans avoir à passer par des intermédiaires. Après avoir pris leur retraite du milieu des affaires et du marketing, Gerry et sa femme Sharleen ont décidé de mettre leurs précieux savoir-faire au service des gens en faisant de la coopération volontaire.

Gerry et Sharleen ont rencontré les sœurs Fernandez lors de leur affectation de 2023 au Honduras, c’était leur cinquième affectation avec Cuso International.

Volunteers in HondurasComme l’explique Gerry, le village d’Agua Sucia n’avait pas réussi à convaincre leur gouvernement local de la nécessité de le connecter au réseau d’électricité et d’eau courante. « Nous étions d’avis que ces femmes fières et dignes méritaient mieux, nous avons donc fait un appel », raconte Gerry.

Peu après, le couple découvre l’existence du Fondo Social de Desarrollo Eléctrico (FOSODE), un organisme hondurien qui s’est notamment donné pour mission d’électrifier les zones mal desservies du pays. Le couple rencontre ensuite le directeur de l’organisme, qui décide d’étudier le dossier.

« Nous avons appris que le FOSODE couvrira tous les coûts du matériel nécessaire pour électrifier Agua Sucia », explique Gerry en ajoutant du même souffle que Cuso International couvrira également certains coûts.

En plus, de contribuer à l’électrification d’Agua Sucia, Gerry et Sharleen espèrent y améliorer l’accès à l’eau potable en creusant des puits et en installant des pompes. Comme le dit si bien Gerry, rencontrer des gens comme les sœurs Fernandez aide sa femme et lui à ne pas baisser les bras lorsqu’ils rencontrent des difficultés.

« Nous sommes toujours surpris par le nombre de projets parallèles auxquels nous participons. Nous n’aurions jamais imaginé contribuer à l’électrification du village d’Agua Sucia », conclut-il.