Améliorer l’égalité des genres au Nigeria

Récits

Jacque - Working to improve gender equality in Nigeria

Au Nigeria, l’égalité des genres est loin d’être gagnée. Les statistiques témoignent de la prévalence de la violence sexiste dans ce pays de 220 millions d’habitants. En effet, pas moins du quart des Nigérianes subissent de la violence sexuelle. Mais ce n’est pas tout. En plus d’être parmi les pays comptant le plus de grossesses chez les adolescentes, le Nigeria établit un autre triste record : celui du plus grand nombre de filles et fillettes mariées au monde.

Jacque Karungi, une volontaire de Cuso International, souhaite ardemment changer le cours des choses. Cette analyste des enjeux de genre travaille avec des communautés de Calabar, une ville portuaire non loin de la frontière camerounaise. Son objectif : s’attaquer aux inégalités de genre et aux violations des droits de la personne.

« En tant que volontaire de Cuso International, je contribue aux changements positifs mondiaux qui permettent à leur tour de réduire la pauvreté et les inégalités », explique Jacque.

Depuis le début de son affectation, Jacque a travaillé avec 45 survivantes de violence sexiste pour les aider à acquérir les connaissances nécessaires pour améliorer leur situation économique et leurs conditions de vie. Ces femmes ont également reçu l’équipement essentiel à la carrière qu’elles ont choisi de mener. Des femmes formées comme coiffeuse, par exemple, ont reçu l’équipement nécessaire pour ouvrir un salon, dont un lavabo portatif, alors que celles formées en maquillage professionnel ont reçu des trousses de maquillage.

« Lorsque j’ai commencé la formation en cordonnerie, mes proches et mes amies se sont moqués de moi. Ils ont presque réussi à me décourager. Après un mois, j’ai commencé à tirer de l’argent de mes ventes. Je suis très heureuse », raconte Edak*, l’une des participantes au programme.

Jacque a aussi contribué à la distribution de trousses d’hygiène féminine à 50 réfugiées camerounaises de tous âges. Ces trousses contiennent des serviettes hygiéniques réutilisables, du détergent, du savon, des sous-vêtements, un seau doté d’un couvercle, des rasoirs et un matelas.

Partout dans le monde, des volontaires comme Jacque offrent de l’aide sur le terrain par l’entremise du programme SHARE de Cuso International, qui vise à améliorer la situation socioéconomique des personnes pauvres, marginalisées et vulnérables (particulièrement les femmes et les filles des pays en développement) tout en contribuant à l’atteinte des objectifs de développement durable de l’ONU.

« Mon objectif est d’être un agent de changement et d’aider les gens à trouver des débouchés, à surmonter les difficultés, à croire en leurs capacités et à chercher des solutions durables », ajoute Jacque.

Grâce à son affectation auprès du Fonds des Nations Unies pour la population, un partenaire de Cuso International, Jacque acquiert de nouvelles compétences qu’elle souhaite mettre à profit dans sa future carrière en développement international. Son objectif à long terme est de diriger un programme de lutte contre la violence sexiste au sein de l’ONU, de mener des interventions sur le terrain et de promouvoir la protection des personnes réfugiées à l’échelle nationale et internationale. Elle a déjà acquis de l’expérience localement dans le cadre de son poste de volontaire, qui l’amène à offrir du soutien technique à des organismes gouvernementaux et à des organisations non gouvernementales (ONG) pour promouvoir l’adoption, la consolidation et l’application de lois contre la violence sexiste.

« Bien que je sois formée en nutrition, j’ai eu la chance d’élargir mes champs de compétences, explique-t-elle. J’ai appris comment concevoir et gérer des programmes et projets de prévention et de lutte contre la violence sexiste et les pratiques préjudiciables en contexte de développement et de travail humanitaire. »

*Nom fictif.