L’Amour du travail

Récits

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Les travailleuses de la santé sont essentielles pour réduire la mortalité infantile et maternelle en région rurale.

Le dur labeur ne fait pas peur à Fatuma Mustofa.

Étant agente sanitaire de proximité en Éthiopie, elle assure les soins de première ligne dans le villageéloigné de Kubrihamsha. Formée en hygiène publique et en soins infirmiers de base, elle va de maison en maison. Elle marche souvent de longues heures pour discuter de l’importance de l’hygiène et des soins de santé avec ses concitoyens.

« Je suis originaire de ce village. Avant, beaucoup de femmes et de jeunes enfants mouraient, explique Fatuma. Je voulais les aider et réduire la mortalité maternelle. »

Plus de 800 femmes meurent tous les jours d’une cause évitable liée à la grossesse ou à l’accouchement. Et 94 % des décès maternels surviennent dans les pays à faible revenu, d’après l’Organisation mondiale de la santé.

Des bébés naissent tous les jours, même en période de pandémie. Les sages-femmes font donc partie des services essentiels.

En 2004, le gouvernement éthiopien a lancé un programme pour former et outiller 40 000 femmes afin qu’elles agissent comme agentes sanitaires de proximité en milieu rural. Pendant 4 ans, le projet Les Sages-femmes sauvent des vies (projet MSL) de Cuso International a offert des formations additionnelles en soins néonatals et maternels à 260 de ces travailleuses des régions d’Asosa et de Bale.

Fatuma, qui a suivi cette formation, assure le suivi des femmes et des enfants de son village. « Quand j’ai commencé, bien des femmes accouchaient à la maison, précise-t-elle. Elles n’étaient pas toujours au courant des services disponibles. Et elles ne savaient pas toujours qu’accoucher à la maison augmentait les risques de décès évitables. »

Ahiya Abdelkadir est l’une de ces femmes. Elle a accouché de son premier enfant à la maison. Il n’y avait pas de centre de santé dans son village à cette époque. À sa deuxième grossesse, on lui a conseillé d’aller au poste sanitaire qui venait d’ouvrir. Elle s’est rendue aux rendez-vous de suivi de grossesse, a rencontré le personnel de la clinique et a découvert à quoi elle pouvait s’attendre le jour de l’accouchement.

Fatuma Mustofa et Ahiya Abdelkadir, avec son fils Saladin.

« Grâce au travail de sensibilisation des agentes de santé communautaire, la plupart des femmes, sinon toutes les femmes, accouchent au centre de santé, explique Ahiya, qui encourage maintenant les autres femmes à faire de même. Les mères expliquent aux gens que le centre de santé est sécuritaire. »

Pour Fatuma, cela veut dire que son travail porte des fruits. En Éthiopie, 60 % des femmes des secteurs ciblés ont reçu des soins prénataux adéquats, contre seulement 27 % avant le début du projet MSL. « Nous sommes maintenant capables d’assurer le suivi de la santé maternelle et infantile à l’échelle locale et de réduire le taux de mortalité maternelle lié aux accouchements », explique-t-elle.

Vous pouvez aider encore plus des mères comme Ahiya en faisant un don en son nom. Dans la foulée de la pandémie de COVID-19, le travail de Cuso International est plus important que jamais.